Découvert en 2017, le système TRAPPIST-1 compte sept planètes tournant autour d'une petite étoile "froide", une naine rouge, deux fois moins chaude que le Soleil.
>> Une illustration du système TRAPPIST-1:
Ce système planétaire est une cible de choix du JWST, dont l'une des missions est de sonder l'atmosphère d'exoplanètes potentiellement habitables, au-delà du Système solaire.
TRAPPIST-1 est un "excellent laboratoire" pour cette quête, souligne la NASA dans un communiqué: il est proche de notre Système solaire et ne comporte que des planètes rocheuses, toutes de taille et de masse similaires à la Terre.
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Mais il est difficile de connaître leurs caractéristiques car les exoplanètes ne peuvent pas s'observer directement à une si grande distance, contrairement aux étoiles autour desquelles elles orbitent. Pour les détecter, les astronomes utilisent la méthode des transits qui capte les variations de luminosité provoquées par le passage de la planète devant son étoile-hôte, telle une micro-éclipse.
Une éclipse secondaire
L'imageur MIRI du JWST, capable d'observer dans l'infrarouge moyen, a pu capter une éclipse dite secondaire, quand la planète passe derrière son étoile. En l'occurrence la planète TRAPPIST-1b, la plus proche de l'étoile TRAPPIST-1 et donc la plus facile à étudier car ses transits sont plus nombreux.
"C'est juste avant de disparaître derrière l'étoile que la planète rajoute le plus de lumière [à celle de l'étoile, ndlr.] car elle montre quasiment exclusivement sa face 'jour'," explique Elsa Ducrot, astrophysicienne au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), coautrice de l'étude parue dans Nature lundi.
En comparant la quantité de lumière détectée avant et pendant l'occultation, les scientifiques en déduisent la part émise par la planète. Il s'agit de lumière détectable seulement dans l'infrarouge moyen, longueur d'onde jusqu'ici inexploitée par les astronomes, qui permet de détecter l'émission thermique de la planète.
L'exploit est à souligner, car l'étoile étant plus de 1000 fois plus lumineuse que la planète, le changement de luminosité est inférieur à 0,1%.
Mesurer la température, une première
Le JWST agit "comme un thermomètre géant sans contact", commente la NASA. Et l'un des astrophysiciens, Thomas Greene, auteur principal de l'étude, d'ajouter: "Aucun télescope précédent n'avait la sensibilité pour mesurer une lumière si faible dans l'infrarouge moyen".
La mesure de la température de TRAPPIST-1b est une première pour un exomonde rocheux. Il y fait environ 230 degrés Celsius côté jour, suggérant "qu'il n'y a pas de redistribution de la chaleur sur l'ensemble de la planète, rôle assuré par une atmosphère", précise le CEA, qui a conçu l'imageur MIRI.
En conclusion, TRAPPIST-1b "n'a pas, ou peu d'atmosphère", développe Elsa Ducrot, soulignant qu'il faudra fouiller à d'autres longueurs d'onde pour trancher. Ce qui est sûr en revanche, c'est que si atmosphère il y a, elle ne contient pas de dioxyde de carbone, poursuit l'astrophysicienne.
Autant de détails qu'un précédent télescope, Spitzer, n'était pas parvenu à détecter "malgré l'observation de 28 éclipses secondaires de TRAPPIST-1b". "Le James Webb les a vus en une seule éclipse!", se félicite la scientifique.
En révélant pour la première fois l'atmosphère autour d'une planète rocheuse, le télescope développé par la NASA ouvre "une nouvelle ère" pour l'étude des exoplanètes, ajoute-t-elle.
La "zone habitable"
TRAPPIST-1b se situe trop près de son étoile pour être susceptible d'abriter des formes de vie telle qu'on la connaît: elle reçoit environ quatre fois la quantité d'énergie que notre Terre reçoit du Soleil. Mais son observation peut fournir de précieuses informations sur ses planètes sœurs, abonde la NASA.
Dont TRAPPIST-1e, TRAPPIST-1f et TRAPPIST-1g qui, elles, se trouvent en zone habitable. Une région ni trop chaude ni trop froide pour avoir de l'eau liquide, condition propice à une vie extra-terrestre.
>> Une petite BD explicative datant de 2017: Les sept planètes de TRAPPIST-1
sjaq et l'afp