La science tente de nouvelles approches pour lutter contre les moustiques

En matière de lutte contre les moustiques, les approches biologiques sont aujourd'hui privilégiées. D'une part car ces insectes sont devenus résistants à la plupart des produits chimiques et, d'autre part, parce que les traitements insecticides utilisés depuis les années 1950 ont des effets délétères sur la biodiversité.

Plusieurs répulsifs ont été développés afin de protéger notre peau des piqûres. Les produits qui s'avèrent les plus efficaces sont ceux qui brouillent le système olfactif des insectes.

Un système olfactif élaboré

Une partie de la recherche sur le sujet tente actuellement de décrypter ce système pour développer des molécules capables de masquer l'odeur humaine et d'être ainsi "invisible" pour les moustiques.

Des scientifiques de New York ont réussi à retirer du génome de certains spécimens la séquence permettant de reconnaître les protéines liées à l'odeur humaine dans leur cerveau, montre une étude parue en août 2022 dans la revue scientifique Cell.

Mais cette méthode ne fonctionne pas toujours, car le système olfactif de ces insectes est extrêmement élaboré et diversifié. Il passe non seulement par leur cerveau, mais aussi par leurs antennes, dont les récepteurs sont capables de sentir les proies et déjouer les répulsifs, ce qui explique que certaines personnes se fassent systématiquement piquer malgré une bonne dose d'anti-moustiques.

A terme, si la recherche arrive à cibler ces différents récepteurs et à les neutraliser, la lutte contre les indésirables pourrait devenir beaucoup plus efficace. Car cette capacité à déjouer les répulsifs peut devenir un problème de santé publique lorsqu'il s'agit d'espèces qui propagent des maladies, comme le moustique tigre apparu en Suisse.

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Des moustiques modifiés

Au Tessin, une équipe de scientifiques a testé une nouvelle méthode de stérilisation qui consiste à accoupler des femelles moustiques avec des mâles stérilisés aux rayons X. La fécondation donne lieu à des oeufs vides, ce qui évite de nouvelles naissances.

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A terme, les chercheurs et chercheuses imaginent des usines de stérilisation de moustiques. Mais il manque encore des investisseurs, le procédé étant relativement coûteux.

En Australie, une autre méthode moins onéreuse a été expérimentée: des bactéries sont inoculées dans des spécimens pour empêcher le développement des virus que ces animaux transmettent.

Les résultats sont prometteurs. Le Brésil vient d'annoncer qu'il ambitionne de créer des millions de moustiques modifiés par année dès 2024 pour lutter contre la dengue. La méthode est déjà approuvée par l'Organisation mondiale de la santé.

Sophie Iselin/iar