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Arnaques, IA usurpatrices: Tinder renforce son système d'identification

L'application de rencontres Tinder. [Keystone - Marijan Murat]
Pour contrer les faux profils, Tinder demande aux utilisateurs de se filmer pour s'identifier / Forum / 2 min. / le 29 avril 2023
Arnaques, faux profils ou discussions avec des robots, les applications de rencontre tentent de mettre de l’ordre dans la drague en ligne. Un des leaders du marché, Tinder, demande désormais à ses utilisateurs de se filmer pour s’authentifier.

Il est devenu relativement facile de tromper les application de rencontre avec de fausses photos grâce aux intelligences artificielles génératives. La vidéo, quant à elle, est pour l’instant plus difficile à falsifier.

Ainsi, l'application Tinder a mis en place un processus d'authentification en deux étapes. Dans un premier temps, elle vérifie que celle ou celui qui souhaite se connecter est un être vivant et que la vidéo d'authentification n’a pas été manipulée. Ensuite, l’entreprise compare la vidéo aux photos de profils que l'utilisateur leur a données.

Ces données sont conservées pendant la durée de l’authentification, soit pendant un jour seulement, promet Tinder. Une fois le test terminé, le profil est marqué d'un badge certifiant aux autres utilisateurs que l'on est bel et bien un être humain.

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De plus en plus d'arnaques

Derrière de faux profils se cachent parfois des escrocs. Les histoires d’arnaques, appelées arnaques aux sentiments, se multiplient et suivent une méthode d'escroquerie précise.

Une relation amoureuse se construit sur internet, parfois sur plusieurs mois. Au moment de la première rencontre, l'escroc avec qui la victime est en relation dit avoir un problème, comme un accident, un voyage ou une agression. Il demande alors à la victime de faire un versement pour résoudre ses ennuis ou contre-temps.

Des intelligences artificielles romantiques

En parallèle, l’utilisation des intelligences artificielles génératives commence à semer le trouble. L’IA permet de créer un profil presque parfait. Elle trouve ensuite des phrases d’accroche efficaces pour la conversation et écrit même des poèmes.

Pour aller encore plus loin, un ingénieur a lancé son robot sur Tinder. Sans rien faire, il a entamé 35 conversations en même temps. De l'autre côté, les utilisateurs parlaient avec une intelligence artificielle. L'ingénieur a finalement été démasqué.

>> Réécouter le podcast d'On en parle sur les escrocs sur internet :

La cybercriminalité. [Depositphotos - Scanrail]Depositphotos - Scanrail
Se protéger des escrocs sur internet / On en parle / 13 min. / le 7 avril 2023

Payer pour plus de sécurité

Pour empêcher les fraudeurs, Tinder mise également sur un club particulier nommé Vault. Il s'agit d'un abonnement à 450 francs par mois. Bien qu'encore à l'état de projet, l’idée est de rencontrer uniquement des gens qui paient aussi l'abonnement.

Tinder s’est inspiré d'une autre application, The League, qui propose des rencontres avec des personnes fortunées moyennant 900 francs par mois. Ce projet permettrait de surveiller attentivement les profils pour éviter les arnaques, mais aussi d'apporter des revenus supplémentaires à l'entreprise.

La société mère, Match Group, estime en effet que les performances financières de l'application sont en deçà des attentes et a même suspendu ses projets liés aux métavers et aux cryptomonnaies.

Sujet radio: Pascal Wassmer

Adaptation web: Raphaël Dubois

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