Plus de 150 employés africains travaillant pour des entreprises sous-traitantes de Facebook, ChatGPT ou TikTok se sont rassemblés et ont voté en faveur de la création du premier syndicat africain des modérateurs de contenu lors d'une réunion cette semaine à Nairobi.
Ils dénoncent principalement des conditions de travail indignes, des salaires insuffisants et l'absence de soutien psychologique adéquat face à la nature traumatisante du contenu à modérer.
Ces contenus peuvent être extrêmement choquants et provoquer des symptômes post-traumatiques, selon les modérateurs. Parmi les exemples les plus terribles, on retrouve des décapitations en direct ou des abus sexuels sur mineurs. Au Kenya, ces travailleurs sont payés moins de 2 dollars de l'heure pour visionner ces contenus toxiques toute la journée, selon Time.
Enjeu considérable
La création de ce syndicat fait écho à la plainte portée contre Meta en mai 2022, par Daniel Motaung, un ancien employé sud-africain de Sama, un sous-traitant de Meta pour la modération de contenu. L'enjeu est considérable pour les géants technologiques, car l'Afrique est devenue un centre mondial pour la modération de contenu, aux côtés de certains pays d'Amérique latine, tels que le Venezuela et la Colombie.
Parallèlement, le métier de modérateur évolue. Avec l'avènement des intelligences artificielles génératives, telles que ChatGPT, la plupart de ces modérateurs travaillent désormais à l'entraînement des IA. Ils annotent des images et s’assurent des traductions. Leur mission consiste à vérifier que ces intelligences artificielles ne commettent pas trop d'erreurs ou ne propagent pas de contenus inappropriés.
Pascal Wassmer