Conçu par une start-up vaudoise, le premier nettoyeur de l'espace décollera en 2026
L'histoire a commencé en 2018 aux abords de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Deux ans plus tard, tout s'est accéléré pour ClearSpace, lorsqu'elle a décroché un contrat à 85 millions de francs. Elle a été mandatée par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour effectuer une première mondiale: aller chercher et éliminer des débris spatiaux.
Pour y parvenir, la start-up vaudoise a imaginé un petit satellite téléguidé muni quatre bras robotisés. De loin, il ressemble aux grosses pinces des "UFO Catcher", ces jeux de fête foraine pour attraper des lots. Ce satellite va s'approcher des débris, qui se déplacent à 28'000 km/h, les capturer, pour ensuite les descendre un peu plus bas afin qu'ils brûlent dans l'atmosphère.
Selon l'Agence spatiale européenne, plus de 30'000 débris spatiaux de plus de dix centimètres tournent autour de la Terre: des restes de fusées, des morceaux de satellites et même des satellites qui ne fonctionnent plus. Le danger est qu'ils peuvent entrer en collision avec des satellites opérationnels et provoquer des accidents.
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Un enjeu économique
Au niveau économique, ce marché est en plein développement, car il y a de plus en plus d'objets qui tournent autour de la Terre. Près de 7600 satellites sont actuellement en fonction, notamment ceux qui opèrent en constellation pour fournir une connexion internet partout dans le monde. Starlink d'Elon Musk est le projet le plus connu.
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pw/vajo
ClearSpace a choisi Arianespace
Pour le lancement de son appareil, ClearSpace a choisi Arianespace. Un symbole, car elle devra justement aller récupérer un morceau d'un peu plus de 100 kilos d'une ancienne fusée Ariane. L'autre argument est le contrat de 85 millions de francs décroché en 2020 par l'entreprise vaudoise avec l'ESA.
Le satellite de ClearSpace sera envoyé avec le nouveau lanceur européen Vega-C, qui a raté son premier vol commercial en décembre dernier.
La fusée européenne, qui transportait deux satellites d'observation, s'est abîmée en mer moins de trois minutes après son décollage. Une commission d'enquête a été nommée. Elle a permis de découvrir l'origine du problème, à savoir une pièce qui aide à diriger la fusée.
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