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La "plus grande" explosion cosmique enregistrée intrigue les astronomes

Des astronomes ont annoncé vendredi la découverte de la plus "grande" explosion cosmique jamais enregistrée (image d'illustration). [John A. Paice]
La "plus grande" explosion cosmique enregistrée intrigue les astronomes / Le Journal horaire / 22 sec. / le 12 mai 2023
Des astronomes ont annoncé vendredi la découverte de la plus "grande" explosion cosmique jamais enregistrée. La boule d'énergie de cent fois la taille de notre système solaire s'est soudainement allumée il y a trois ans.

L'événement, catalogué AT2021lwx, n'est pas le plus lumineux enregistré. Cette distinction revient au sursaut gamma (un jet d'énergie colossal dans l'effondrement d'une étoile) GRB221009A, détecté en octobre 2022 et supposé être "le plus lumineux de tous les temps".

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Mais l'explosion décrite jeudi dans la revue Monthly Notices de la Royal Astronomical Society britannique peut être qualifiée de "plus grande", car elle a libéré en trois ans infiniment plus d'énergie que le sursaut gamma, selon le principal auteur de l'étude, Philip Wiseman, astrophysicien à l'Université britannique de Southampton.

L'explosion avait été détectée en 2020, de façon automatique, par l'observatoire américain Zwicky Transient Facility, en Californie, mais cette détection "est restée inutilisée dans la base de données" de l'observatoire, selon Philip Wiseman. Des scientifiques l'ont remarquée l'année suivante. L'analyse de la lumière a permis d'établir qu'elle avait mis huit milliards d'années à parvenir jusqu'au télescope.

"Une véritable énigme"

Les astronomes s'interrogent encore sur la cause du phénomène. Il pourrait s'agir d'une supernova, l'explosion d'une étoile massive en fin de vie, mais la luminosité est ici dix fois plus grande qu'attendu.

Une autre possibilité est un événement de rupture par effet de marée, dans lequel une étoile est déchirée par les forces d'attraction d'un trou noir dont elle s'est trop approchée. Mais là encore, AT2021lwx est trois fois trop lumineux pour valider un tel scénario.

L'éclat mesuré n'a d'équivalent connu qu'avec celui des quasars, ces galaxies abritant en leur coeur un trou noir supermassif qui se gorge de matière en émettant une quantité de lumière phénoménale. Mais la lumière des quasars est scintillante, alors que dans ce cas de figure, elle s'est brusquement accentuée il y a trois ans.

Pour l'équipe de Philip Wiseman, un nuage gigantesque de gaz, d'une taille équivalant à celle de 5000 soleils, est en train d'être dévoré par un trou noir supermassif. Le problème est que les trous noirs supermassifs sont censés se trouver au centre des galaxies et que celle de l'événement AT2021lwx devrait avoir une taille équivalente à notre Voie lactée. Or, personne n'a encore détecté de galaxie dans les environs de l'événement observé. "C'est une véritable énigme", constate Philip Wiseman.

ats/edel

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