Toujours plus d'exosquelettes utilisés afin de réduire la pénibilité du travail
Eric Rossier manipule en moyenne 7 tonnes de vacherin chaque jour. Une charge importante, qui sollicite le dos. Pour garder la cadence, le Chef de cave de Vacherin Fribourgeois SA peut compter sur un nouvel allié: son exosquelette, dont il fait la démonstration au 19h30 vendredi.
"On a des vérins ici, qui épousent directement la position qu’on fait", présente Eric Rossier. "Ça nous maintient bien le dos et ça épouse bien les mouvements. À la fin de la journée, on a moins mal au dos."
S'ils veulent durer, si on veut les avoir 20 ou 30 ans dans notre entreprise, il faut leur donner ce petit plus.
Il est équipé d'un exosquelette actif, conçu avec un système motorisé. Les salariés choisissent de le porter, ou non. Le coût d'investissement pour l'achat de ces exosquelettes atteint 15'000 francs. Mais l'objectif visé par cet outil va au-delà du soulagement physique.
Enjeu de santé au travail
Christian Duc, le directeur de l'usine de fromage, motive son choix de recourir à des exosquelettes. Une solution, selon lui, pour préserver ses employés et pour compter sur eux à plus long terme.
"Ils sont là dans l'humidité, l'ammoniaque", constate Christian Duc. "En hiver, ils ne voient parfois pas le soleil. S'ils veulent durer, si on veut les avoir 20 ou 30 ans dans notre entreprise, il faut leur donner ce petit plus."
Si cette entreprise fromagère est séduite, nombreux sont les autres secteurs à s'y intéresser. Entre logistique, agriculture ou encore transports, le défi est de trouver le modèle le plus adapté.
>> Lire aussi : Les exosquelettes vont-ils se démocratiser?
Un marché émergeant
Nicolas Wüst, Directeur de Nova Free, est spécialisé dans le management et l'innovation dans le monde du travail. En collaboration avec un physiothérapeute, il s'occupe d'accompagner les entreprises pendant un mois, afin de tester différents types d' exosquelettes. Il observe un marché en pleine émergence.
"Il y a dix ans en arrière, on en avait que dans le monde médical ou dans le monde de l'armée. Mais ça se démocratise depuis maintenant trois ou quatre ans. On a commencé a avoir des modèles plus ajustés en adéquation avec le monde de l’industrie."
Pas question d'augmenter la productivité mais plutôt de réduire la pénibilité au travail. À la condition que les salariés adoptent leur exosquelette.
Sujet TV: Jeanne Gerbault et Pascal Sciboz
Adaptation web: Thibaut Clémence