Pour réaliser cette prouesse technologique, l'équipe de scientifiques du California Institute of Technology a construit une structure portant des cellules photovoltaïques et l'a couplée avec un ensemble d'émetteurs d'énergies à micro-ondes.
Si le système fonctionnait sur Terre, les scientifiques n'avaient pas de certitudes quant à la faisabilité d'une transmission de cette énergie depuis l'espace jusqu'à notre planète. Leurs doutes ont été levés par ces premiers tests menés au-dessus de nos têtes.
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L'intérêt de capter l'énergie solaire dans l'espace réside dans le fait qu'elle est constamment disponible. En dehors de l'atmosphère, la lumière du Soleil est jusqu'à 11 fois plus intense que sur Terre. Il n'y a pas de saisons, pas de jour ou de nuit, et surtout pas de nuages. Selon les calculs, dans l'espace, il serait possible de produire huit fois plus de puissance d'énergie qu'avec des panneaux solaires posés à n'importe quel endroit sur la Terre.
Un non-sens environnemental
En théorie, cette découverte pourrait être une révolution, mais elle soulève plusieurs problèmes. D'abord, envoyer des panneaux solaires dans l'espace coûte cher et cela émet beaucoup de CO2. Ensuite, et surtout, cela comporte des risques, car faire passer plusieurs gigawatts à travers notre atmosphère peut avoir des effets, notamment sur la température de notre planète.
De nombreux spécialistes sont sceptiques. Pour Volker Gass, vice-président de l'innovation à l'EPFL, ce type de projet est un non-sens environnemental. Cela revient à amener de l'énergie extérieure au système terrestre, avec le risque d'une accentuation du changement climatique. Les solutions existent sur Terre, il suffirait de les développer.
Selon certains spécialistes, si l'on arrivait à capter tous les rayons solaires qui s'abattent sur notre planète (y compris sur les océans), en trois jours il serait possible de couvrir les besoins annuels de toute l'humanité. Autrement dit, nul besoin de stations solaires spatiales, mais des projets solides bien ancrés sur la Terre. Et peut-être faudra-t-il se résoudre à consommer moins pour préserver l'équilibre de notre planète.
Sujet radio: Sophie Iselin
Adaptation web: ld