La venue de l'été coïncide avec la recrudescence des orages. Didier Ulrich explique que, s'il peut y avoir des orages tout au long de l'année, les mois d'été réunissent les conditions propices au développement des orages.
"Il faut de l'humidité, il faut de la chaleur et de l'instabilité et c'est pendant la saison chaude qu'on rencontre ces conditions", a expliqué le prévisionniste mardi dans La Matinale.
Toutefois, malgré les nombreuses avancées en termes de prédiction météorologique, les orages restent ardus à prévoir avec précision. "C'est difficile, parce que ce sont des phénomènes locaux. Mais tous les orages ne sont pas imprévisibles. Les front orageux par exemple sont tout à fait prévisibles. Il y en aura un par exemple qui va nous toucher jeudi. Par contre, les orages estivaux qu'on a le soir sont des phénomènes très locaux, très ponctuels et là c'est très difficile de les prévoir."
Des modèles informatiques
Plutôt que de prédire les orages eux-mêmes, les prévisionnistes de MétéoSuisse tentent d'évaluer le risque orageux. Pour cela, ils utilisent des modèles informatiques qui calculent l'état futur de l'atmosphère en utilisant diverses données provenant de satellites et de radars météorologiques ainsi que des signaux des antennes de détection de foudre.
Les orages sont tellement ponctuels que localement, il peut pleuvoir à Morges et avoir du soleil à Lausanne.
Cette modélisation permet d'établir le radar météorologique de l'application et du site MétéoSuisse, qui détaille l'évolution des averses et des zones orageuses.
Didier Ulrich met toutefois en garde contre les limites de ce modèle. "Il va surtout donner la région où risquent de se produire ces orages. Ces orages sont tellement ponctuels que localement il peut pleuvoir à Morges et y avoir du soleil à Lausanne."
Prédire l'intensité et la période de l'orage
Même imprécises, les informations peuvent cependant se révéler précieuses. "Le modèle n'arrivera pas à prévoir précisément l'endroit où se situe l'orage, mais il vous donnera la région, l'intensité et la période à laquelle les orages auront lieu."
Didier Ulrich admet que la prévision précise des orages demeure un défi majeur pour les années à venir. "Ça fait trente ans que je fais de la prévision, on a fait d'énormes progrès de ce côté-là, mais probablement que la prévision exacte d'orages restera très difficile."
Propos recueillis par Valentin Emery
Adaptation web: Antoine Schaub
La foudre démultipliée par le changement climatique
Le nombre d'éclairs a doublé au cours des quarante dernières années en haute altitude dans les Alpes orientales. C'est l'une des conséquences du changement climatique, selon une étude publiée dans la revue spécialisée "Climate Dynamics".
Le fait que cette tendance soit si clairement en lien avec les changements globaux du climat nous a surpris", a déclaré l'un des auteurs de l'étude, Thorsten Simon, dans un communiqué publié mardi par l'université autrichienne d'Innsbruck. Le mécanisme exact et les processus sous-jacents ne sont toutefois pas encore totalement compris, ont indiqué les chercheurs.
Ceux-ci ont également constaté que sur ces hauteurs, la saison des orages démarre environ un mois plus tôt que dans les années 1980. Des tendances similaires, quoique dans une moindre mesure, ont été observées le long des bordures nord et sud des Alpes orientales. Pas de changement significatif en revanche dans les régions de plaine tout autour. Les Alpes orientales traversent toute l'Autriche depuis la Suisse et le Liechtenstein.
Ces observations sont destinées à permettre le développement de mesures préventives pour protéger l'être humain et l'environnement contre les éventuels dommages causés par la foudre. Les effets du changement climatique sur les phénomènes météorologiques locaux sont peu compris à ce jour. (ats)