Une entreprise jurassienne produit du carburant à partir de déchets plastiques
La start-up jurassienne HVO conçoit des machines de pyrolyse, qui vont chauffer les longues molécules de plastique pour les casser, puis les recombiner en différents carburants et obtenir de quoi faire tourner un moteur. Des plastiques voués normalement à l'incinération auront ainsi une nouvelle vie.
Samuel Moussa, directeur technique de HVO, détaille dans le 12h45 de mardi le fonctionnement du processus chimique: "Ici je vais recombiner le carbone et l'hydrogène pour avoir des fractions différentes. Les fractions les plus légères vont aller vers le fond du condenseur, et les fractions les plus lourdes commencent à sortir. On a alors de la paraffine, du diesel, du kérosène et au final on obtient de l'essence."
Éliminer la pollution plastique
La technique est connue depuis longtemps mais cette nouvelle version est autonome et promet des rendements importants. De quoi répondre au défi de la pollution, surtout dans les pays en voie de développement, qui étouffent sous les déchets.
Claude Etique, entrepreneur, explique l'intérêt d'avoir des machines mobiles: "Mon rêve c'était de nettoyer le plastique. Nous avons rencontré quelqu'un qui est intéressé, qui vient de Bora Bora en Polynésie française. On a signé un pré-contrat pour lui livrer la petite variante de la machine qui est transportable dans des containers. On peut la positionner dans un bateau, ramener le plastique et produire directement du carburant sur place."
La pyrolyse est parfois qualifiée de technologie low cost. Mais dans le contexte d'urgence climatique, elle fait un retour en force, car elle est rapidement mise en place et éprouvée.
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Une technologie remise au goût du jour
"Le fait que ce soit une technologie ancienne, ça ne veut pas forcément dire qu'elle ne va pas marcher aujourd'hui. Le contexte a changé et c'est une bonne opportunité de revisiter des technologies", ajoute Jeremy Luterbacher, professeur associé à l'EPFL.
La pyrolyse est donc idéale pour traiter ces plastiques dont on ne sait plus quoi faire. Mais pour le plastique trié et de bonne qualité, le recyclage reste la voie privilégiée.
Sujet TV: Vincent Jacquat
Adaptation web: Carlotta Maccarini