Threads: attention à l'application trompeuse en Suisse

Threads, le nouveau réseau social lancé par Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a connu une ascension fulgurante, attirant 100 millions d'utilisateurs en seulement cinq jours. Pendant ce temps, en Suisse, une application trompeuse profite de l'engouement pour le nouveau réseau social.

"Threads for Insta" est devenue la deuxième application la plus téléchargée sur l'App Store suisse, juste derrière le magasin en ligne Temu. Editée par SocialKit et non par Instagram, cette application prétend pouvoir augmenter la visibilité des utilisateurs sur Instagram grâce à l'intelligence artificielle, mais cherche surtout à inciter les utilisateurs à souscrire à un abonnement payant de 3 francs par semaine.

L'application fait également partie des plus téléchargée en France, en Espagne et en Allemagne. Car Threads n'est pas disponible actuellement en Suisse. Ni en Europe. Mais c'est une question de temps.

Meta cherche actuellement à éviter les problèmes avec l'Union Européenne et sa réglementation sur les données personnelles, après avoir récemment reçu une amende d'1,2 milliard. L'application Threads, liée à Instagram, avertit que la collecte de données peut inclure des informations sur la santé, les finances, les applications utilisées, les emplacements et plus encore.

Lancé dans seulement 100 pays, Threads a réussi à attirer une base d'utilisateurs massive en un temps record et se présente comme un concurrent sérieux à Twitter. Cette croissance rapide est attribuée à une stratégie habile: pour s'inscrire à Threads, les utilisateurs n'ont pas besoin de créer un nouveau compte, mais doivent utiliser leur compte Instagram existant. Avec 2 milliards d'utilisateurs d'Instagram par mois, le potentiel de croissance est énorme.

Malgré son lancement réussi, Threads doit encore faire ses preuves pour maintenir sa base d'utilisateurs. Le défi est maintenant de faire rester les curieux et les déçus de Twitter. Seul le temps dira si Threads connaîtra le même sort que Google +, qui a annoncé 60 millions d'utilisateurs à son lancement en 2011, avant de connaître un long déclin et de fermer en 2019.

Pascal Wassmer