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Joe Biden fait pression sur les géants de la tech pour réglementer l'IA

Le président américain Joe Biden a obtenu des géants de la tech des engagements dans le but de réduire les risques de fraude et de désinformation liés à l'essor de l'intelligence artificielle. [AFP - Andrew Caballero-Reynolds]
Joe Biden fait pression sur les géants de la tech pour règlementer l'intelligence artificielle / Le Journal horaire / 31 sec. / le 21 juillet 2023
Le président américain Joe Biden a obtenu vendredi des géants américains de la tech des engagements dans le but de réduire les risques de fraude et de désinformation liés à l'essor de l'intelligence artificielle, sujet au coeur d'un sommet le même jour à la Maison Blanche avec les ténors du secteur.

Amazon, Anthropic, Google, Inflection, Meta, Microsoft et OpenAI ont accepté de respecter "trois principes qui doivent être fondamentaux au développement de l'intelligence artificielle (IA), soit la sûreté, la sécurité et la confiance", a annoncé la Maison Blanche vendredi matin.

Des dirigeants de ces entreprises y seront reçus, alors que les craintes liées à cette puissante technologie s'intensifient. Les risques de fraude et de désinformation représentent des dangers pour les consommateurs et les citoyens.

Renforcer la cybersécurité

Pour rendre cette technologie plus sûre et plus transparente, ces sept entreprises ont notamment promis de tester leurs programmes informatiques en interne et en externe avant leur lancement.

Elles se sont également engagées à investir dans la cybersécurité et à partager des informations pertinentes sur leurs outils, y compris d'éventuelles failles, avec les autorités et les chercheurs.

Elles doivent aussi "développer des techniques solides pour s'assurer que les utilisateurs savent quand des contenus ont été générés par de l'IA, comme un système de marquage en filigrane", ajoute la Maison Blanche.

Risques réduits

"Cela permettra à la créativité liée à l'IA de prospérer tout en réduisant les dangers liés aux fraudes et aux supercheries", précise l'administration Biden.

Jusqu'à présent, les principales entreprises concernées se sont montrées plutôt réticentes à l'idée d'ajouter de telles marques sur les contenus créés avec leurs programmes.

"C'est un sujet complexe", a reconnu un haut responsable de la Maison Blanche lors d'une conférence de presse.

La marque en filigrane "doit fonctionner pour les contenus visuels aussi bien que sonores", a-t-il détaillé. "Elle doit être techniquement robuste, mais aussi facile à voir pour les utilisateurs".

Election de 2024

Les fausses photographies et les montages perfectionnés (deepfake) existent depuis des années, mais l'IA générative, capable de produire du texte et des images sur simple requête en langage courant, fait craindre un déferlement de faux contenus en ligne.

Ceux-ci peuvent servir à fabriquer des arnaques ultra crédibles ou encore à manipuler l'opinion. Cette perspective est particulièrement inquiétante à l'approche de la présidentielle américaine de 2024.

Le comité de soutien de Ron DeSantis, grand rival de Donald Trump dans la course à l'investiture du parti républicain, a déjà utilisé dans un spot publicitaire une fausse voix générée par intelligence artificielle et ressemblant à s'y méprendre à celle de cet ancien président.

"Nous devons actionner tous les leviers du gouvernement fédéral afin d'encadrer ce secteur" et "travailler" avec le Congrès afin de légiférer, a déclaré le chef de cabinet de la Maison Blanche, Jeff Zients, au site d'informations Axios.

Premier pas important

Les tensions politiques actuelles au Congrès rendent de nouvelles lois sur l'IA peu probables dans l'immédiat, mais le gouvernement a indiqué travailler à un décret exécutif.

Ces engagements de l'industrie obtenus par l'administration de Biden sont "un premier pas important", selon Paul Barrett, directeur-adjoint du Center for Business and Human Rights de l'université de New York (NYU).

"Mais comme ils ne sont pas soumis à sanction en cas de non-respect, il est vital que le Congrès vote sur des lois rapidement", a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a également assuré qu'elle travaillait avec des alliés étrangers pour rechercher "un cadre international solide afin de régir le développement et l'utilisation de l'IA" dans le monde.

afp/edel

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