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L'ESA lance sa première mission de désorbitation spatiale guidée

L’Agence spatiale européenne (ESA) a commencé des manoeuvres sans précédent pour assurer une rentrée semi-contrôlée de son satellite Aeolus. [AFP - ESA]
L’agence spatiale européenne vient de commencer une mission de désorbitation d’un satellite / La Matinale / 1 min. / le 26 juillet 2023
L'Agence spatiale européenne (ESA) vient de commencer une mission de désorbitation de l'espace. Pour la première fois de l’histoire, un satellite en fin de vie est guidé cette semaine pour retomber sur Terre vendredi, loin des zones habitées.

En près de 60 ans d'activité spatiale, plusieurs dizaines de milliers de débris ou de satellites qui ne sont plus opérationnels gravitent autour de la Terre. Pour éviter que ce nombre ne s'accroisse encore, l'ESA a commencé depuis quelques années des missions de nettoyage de l'espace.

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Son satellite de météo des vents Aeolus est désormais dans son viseur. L'agence a commencé lundi des manoeuvres sans précédent pour assurer une rentrée atmosphérique semi-contrôlée de ce satellite, afin qu'il se détruise en fin de mission vendredi au-dessus de l’Atlantique et en évitant les régions habitées.

Dangereux débris

Cette technique est une première. En effet, depuis le lancement de Spoutnik en 1959, 30'000 satellites et débris artificiels sont retombés sur Terre au hasard. Or, si 80% des satellites se consument entièrement en rentrant dans l'atmosphère, de dangereux débris en acier ou en titane peuvent atteindre le sol quand leur masse dépasse 500kg.

L'ESA cherche donc à guider le satellite Aeolus, qui pèse 1,4 tonne et pourrait représenter un danger. Christophe Bonnal, expert au Centre national d'études spatiales (CNES), estime qu'entre 10 et 30% de sa masse va survivre à la rentrée atmosphérique et donc atteindre la surface du globe. "Ça peut être potentiellement dangereux, donc il vaut mieux essayer de maîtriser la zone de retombée de ces débris", conclut-il.

Descente par étapes

Cette semaine, depuis le centre de contrôle de l’ESA en Allemagne, les ingénieurs freinent Aeolus sur son orbite polaire, avec le peu de combustible qui lui reste. Ils le font descendre par étapes de 280 km d’altitude à 150 et enfin à 80 vendredi soir pour caler avec précision sa chute finale au-dessus du vaste océan Atlantique.

Si cette méthode astucieuse fait ses preuves, elle pourrait devenir l’une des règles de bonne conduite spatiale pour la fin de vie des milliers de satellites dont le lancement est prévu ces prochaines années.

Sujet radio: Frédéric Castel
Adaptation web: edel

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