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Au Japon, des scientifiques de l'EPFZ surveillent les eaux irradiées de Fukushima

Vue aérienne de la centrale de Fukushima. [Keystone]
Au Japon, des scientifiques de l'EPFZ surveillent les eaux irradiées de Fukushima / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2023
Les exploitants de Fukushima ont commencé jeudi à rejeter dans l'océan l'eau irradiée de la centrale, suscitant l'inquiétude des pays voisins. Pour évaluer les risques réels, des scientifiques basés en Suisse collaborent avec les institutions japonaises pour effectuer des prélèvements sur le terrain.

Une équipe de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) s'est déjà rendue plusieurs fois dans les eaux à proximité de la centrale pour faire des analyses. Les derniers prélèvements datent d'il y deux semaines et doivent être renouvelés ces prochains mois pour mesurer les variations de radioactivité.

"L'idée, c'est de mesurer la concentration de tous les éléments radioactifs que contenaient les réservoirs d'eau contaminée à Fukushima. On espère qu'on arrivera aux taux qui ont été annoncés", explique Núria Casacuberta Arola, spécialiste de l’usage des traceurs radioactifs en océanographie.

Davantage de transparence demandée

En juillet, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait donné son feu vert, jugeant que les concentrations annoncées auraient un impact "négligeable sur la population et l'environnement". Pour l'heure, cet avis est partagé par les spécialistes suisses qui insistent néanmoins sur la nécessité de contrôler que la réalité correspond bien aux projections.

"Je pense que c'est une bonne chose d'exercer une surveillance indépendante en parallèle de l'exploitant, Tepco, pour être sûrs que les niveaux des eaux qui sont rejetées en mer sont correspondent bien aux niveaux de conformité", poursuit Núria Casacuberta Arola.

Car même si l'eau rejetée a été filtrée au préalable, Tepco n'a toujours pas livré de données précises concernant la quantité de certains éléments radioactifs persistants dans ses réservoirs. Et certains, comme le césium, sont problématiques. Par conséquent, les associations de protection de l’environnement et certains experts demandent davantage de transparence sur ces chiffres pour en évaluer les conséquences potentielles.

Sophie Iselin/jop

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La production d'énergie nucléaire souffre aussi des fortes chaleurs

Beznau 1, située dans le canton d'Argovie, a diminué sa production de moitié il y a quelques jours en raison de la température élevée des fleuves. Si le nucléaire représente 30% de l'électricité produite en Suisse, les quatre centrales nucléaires ne possèdent pas les mêmes méthodes de refroidissement.

Interrogé vendredi dans La Matinale de la RTS, Michael Wider, président de l'association suisse des entreprises électriques et membre de la direction d'Alpiq, explique que ces "systèmes de refroidissement du circuit" présentent de "grandes différences". Leibstadt et Gösgen, munies chacune d'une tour de refroidissement, n'ont pas à utiliser les fleuves environnants.

Lorsque la température fluviale ou le liquide de refroidissement dépassent respectivement les 25 ou les 32 degrés, le rejet de ce dernier dans le cours d'eau est interdit par la loi, dans le but de préserver la faune et la flore aquatique. La centrale de Beznau 1, qui dépend de l'Aar et la Limmatt pour se refroidir, a donc dû ralentir sa production.

>> Ecouter les précisions dans La Matinale :

La centrale nucléaire de Beznau 1, dans le canton d'Argovie. [Keystone - Christian Beutler]Keystone - Christian Beutler
Avec la canicule, impossible de rejeter l'eau des centrales nucléaires dans les fleuves / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2023