Le SARS-CoV 2, le virus responsable du Covid, refait parler de lui depuis quelques jours. En effet, comme tout virus, il a continué à muter et à évoluer. Des mutations qui lui permettent d'échapper à la vigilance de nos anticorps.
"Il a une certaine plasticité qui lui permet de tolérer ces mutations pour continuer de s'adapter finalement à l'homme. On voit arriver désormais plusieurs variants qu'on surveille", a souligné jeudi dans le 19h30 Pauline Vetter, médecin cheffe de clinique au Centre des maladies virales émergentes à Genève.
Un variant détecté dans les eaux usées
Deux nouveaux variants focalisent les analyses des experts. Le premier est EG.5, aussi appelé Eris. En augmentation dans le monde, il a été détecté chez des patients en Suisse, mais ne présente pas d'hospitalisations inquiétantes. Il est néanmoins sous la surveillance de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le second est BA.2.86, baptisé Pirola. Il n'a été découvert que très récemment au Danemark et il a été localisé dans une quinzaine de pays, dont la France et les Etats-Unis. En Suisse, il a été détecté dans les eaux usées, mais chez aucun patient.
Pirola se distingue par ses nombreuses mutations du gène Spike, le gène qui permet au virus de pénétrer dans les cellules. Ces mutations le rendent très différent et donc plus suspect aux yeux des médecins. Il est également sous surveillance de l'OMS.
"On les surveille énormément parce que certains variants peuvent être parfois plus virulents et entraîner une maladie plus sévère. Le BA.2.86 est très particulier parce qu'il comporte un nombre de mutations extrêmement important. (...) il pourrait donc échapper beaucoup plus au système immunitaire que ce qu'on voit maintenant et donc être à l'origine d'une nouvelle vague", détaille Pauline Vetter.
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De nombreuses mutations depuis Alpha
Tout au long de la pandémie, les variants se sont succédé. Ainsi, le variant Alpha a été remplacé par Delta et la vague la plus meurtrière a ensuite été calmée par l'apparition d'Omicron.
A l'heure actuelle, il reste encore difficile de connaître les répercussions exactes de ces nouveaux variants. Pour l'instant, il n'existe toutefois pas de signes inquiétants dans les hôpitaux, ni de recommandations particulières de la part de l'Office fédéral de la santé publique.
Delphine Misteli/hkr