La délicate mission de Daniel Neuenschwander, nouveau chef des vols spatiaux habités européens
Le Fribourgeois Daniel Neuenschwander est devenu cet été le directeur des vols habités de l'Agence spatiale européenne (ESA). Un poste d'autant plus prestigieux que l'Europe ambitionne de lancer sa propre fusée habitée.
Le 26 août 2023, au Centre spatial Kennedy en Floride, le Danois Andreas Mogensen est devenu le premier astronaute européen à piloter un véhicule spatial, une capsule Crew Dragon Endurance emportée par une fusée Falcon 9 de l'entreprise SpaceX. C'était aussi la première fois qu'un non-Américain pilotait un véhicule spatial américain.
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Mais cette journée constituait également une grande première pour un Suisse. Fraîchement nommé à la tête des vols habités de l'ESA, Daniel Neuenschwander était aux première loges pour assister au décollage, qu'il n'aurait voulu manquer sous aucun prétexte.
Ambitieux programme européen
"Après sept ans à la direction des lanceurs, devenir le responsable de l'exploration habitée et robotique est d'abord très inspirant, car on s'ouvre sur le monde. Et la dimension scientifique devient beaucoup plus importante", expliquait-il aux caméras du 19h30, qui l'ont suivi durant cette journée.
"Je suis fasciné par le spatial, par cette notion d'exploration [...] de toujours travailler à la limite de ce qui est faisable, aussi sur le plan humain", confiait-il encore.
Mais alors que l'ESA veut entrer dans la cour des grands, notamment en ayant sa propre fusée habitée, la mission du Fribourgeois de 48 ans est également politique. Aux Etats-Unis, Daniel Neuenschwander doit ainsi défendre l'ambitieux programme européen auprès de partenaires comme la NASA et SpaceX.
Un boulot "addictif"
"J'attends que notre bonne relation continue. J'espère que nous pourrons développer cette confiance mutuelle", abonde Nicole Jordan, responsable du Bureau des vols habités à la NASA, dans le reportage du 19h30.
Si la mission Crew-7 du 26 août a été un succès, le travail de Daniel Neuenschwander ne fait que commencer. Et au moment de tirer un bilan de ses deux premiers mois de fonction, le Suisse se risque à la métaphore sportive: "Mon nouveau boulot? C'est comme le surf! Ma femme m'a offert un cours il y a trois ans et j'ai découvert un sport super addictif. On se prend la tête sous l'eau, on ressort, et on continue!"
Reportage: Olivier Dessibourg
Adaptation web: jop
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