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Le chef de l'ONU appelle à une réponse "unie" et "globale" face aux dangers de l'IA

Comment encadrer l'intelligence artificielle? Interview de Thomas Schneider
Comment encadrer l'intelligence artificielle? Interview de Thomas Schneider / Forum / 4 min. / le 2 novembre 2023
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé jeudi à une réponse "unie, durable et globale" face aux risques liés à l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle, lors d'un sommet au Royaume-Uni organisé face à l'urgence à agir.

Lors de cet événement organisé à Bletchley Park, près de Londres, Antonio Guterres a estimé que "les principes de gouvernance de l'IA devraient être fondés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits humains".

Lors du sommet, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont rejoint la centaine d'experts, ministres et chefs d'entreprises triés sur le volet qui se sont penchés sur les dangers suscités par l'essor fulgurant de cette technologie, dans l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde Guerre mondiale.

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"Responsabilité partagée"

Dès le début de la rencontre mercredi, les principales puissances mondiales comme la Chine, les Etats-Unis et l'UE "se sont entendues sur une responsabilité partagée" face aux risques de l'IA, signant la déclaration "historique" de Bletchley, s'est félicité Rishi Sunak.

En clôture du sommet, le Premier ministre britannique a estimé jeudi que ces "réussites" vont "faire pencher la balance en faveur de l'Humanité, car elles montrent que nous avons à la fois la volonté politique et la capacité de contrôler cette technologie et assurer ses bénéfices pour le long terme".

Citant le physicien Stephen Hawking, qui estimait que l'IA pouvait être "la meilleure ou la pire chose qui puisse arriver à l'Humanité", Rishi Sunak a fait part de sa conviction que "ça puisse être pour le meilleur", si la collaboration qui s'est amorcée se poursuit.

Risques pour la sécurité nationale

Dans un format plus resserré, avec "un petit de groupe de hauts représentants de gouvernements partageant les mêmes idées", tels que les Etats-Unis, la France ou le Japon, les dirigeants devaient évoquer jeudi les risques posés par l'IA sur la sécurité nationale, selon Downing Street.

Experts, ministres et chefs d'entreprises se sont penchés sur les dangers suscités par l'essor de l'intelligence artificielle, lors du sommet organisé à Bletchley Park. [Keystone - Chris J. Ratcliffe - EPA]
Experts, ministres et chefs d'entreprises se sont penchés sur les dangers suscités par l'essor de l'intelligence artificielle, lors du sommet organisé à Bletchley Park. [Keystone - Chris J. Ratcliffe - EPA]

A quelques mois d'élections comme la présidentielle américaine ou les législatives britanniques, les IA génératives font craindre un déferlement de faux contenus en ligne, avec des montages perfectionnés ("deepfake") de plus en plus crédibles.

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Ces technologies capables de produire texte, sons ou images sur simple requête  en une poignée de secondes, comme le robot conversationnel ChatGPT, ont fait des progrès exponentiels ces dernières années et les prochaines générations d'IA génératives feront leur apparition d'ici l'été.

Elles suscitent d'immenses espoirs pour la médecine ou l'éducation, mais pourraient aussi déstabiliser les sociétés, permettre de fabriquer des armes ou échapper au contrôle des humains, a averti le gouvernement britannique.

"Chaque technologie porte avec elle des opportunités et des risques", rappelle Thomas Schneider, vice-directeur de l'Office fédéral de la communication dans l'émission Forum. "Il faut saisir les opportunités et en même temps minimiser les risques."

Rôle des entreprises

Une seconde table ronde jeudi après-midi rassemblait les dirigeants des entreprises à la pointe du secteur comme OpenAI, Google Deepmind, Microsoft ou Meta, ainsi que des représentants de la société civile.

"Nous discuterons de nos projets de test et d'évaluation des modèles d'IA par les Etats avant leur diffusion", avait annoncé Rishi Sunak à l'ouverture des débats, dans des instituts sur la sécurité de l'IA comme ceux que les Etats-Unis et le Royaume-Uni veulent créer.

Elon Musk patron de X et cofondateur d'OpenAI, doit échanger avec Rishi Sunak à Londres à l'issue du sommet. L'organisation de cette discussion a suscité des critiques, le milliardaire étant accusé d'avoir favorisé la désinformation sur X depuis sa reprise du réseau social il y a un an.

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Pour Thomas Schneider, une "coopération multipartite" est nécessaire pour réguler l'intelligence artificielle. C'est pourquoi il est important d'inclure les entreprises dans ces discussions.

Mais "l'Etat a un rôle différent qu'une entité privée", explique le vice-directeur de l'Office fédéral de la communication. "L'Etat a une responsabilité, surtout les pays qui sont membres du Conseil de l'Europe, qui ont signé la convention des droits de l'homme", affirme-t-il.

Thomas Schneider rappelle que ces pays ne peuvent pas se servir librement de ces technologies, mais qu'ils ont surtout "une obligation de protéger les droits fondamentaux, la démocratie et l'état de droit".

>> Les précisions du 19h30 sur ce sommet :

Les principaux chefs d’État et les géants de la tech se sont réunis à Londres pour le premier sommet mondial sur l’intelligence artificielle
Les principaux chefs d’État et les géants de la tech se sont réunis à Londres pour le premier sommet mondial sur l’intelligence artificielle / 19h30 / 2 min. / le 4 novembre 2023

edel avec ats

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Albert Rösti présent

A Londres, le conseiller fédéral Albert Rösti a plaidé pour des mesures permettant de renforcer la confiance dans l'intelligence artificielle. Le chef du Département fédéral de l'environnement, de l'énergie, des transports et de la communication a insisté sur la nécessité de saisir les opportunités de l'IA "tout en tenant compte des risques technologiques, géopolitiques et sociétaux de manière appropriée et globale", indique son département.

Le Bernois i a rappelé que la Convention du Conseil de l'Europe sur l'IA, en cours d'élaboration sous présidence suisse, représente une "opportunité unique" pour tous les Etats qui défendent les valeurs de la démocratie et de l'Etat de droit. Il s’agit de "créer un cadre commun qui favorise l'innovation tout en protégeant nos droits fondamentaux dans l'utilisation de l'intelligence artificielle". La confiance dans l'IA en sortirait "renforcée".

Le conseiller fédéral a également rappelé le rôle important que peut jouer la Genève internationale, avec son riche réseau dans le domaine des nouvelles technologies, dans les discussions autour de l'utilisation des données et de la gouvernance de l'IA.