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Un sommet de deux jours pour remettre l'ESA sur orbite

Les États membres de l’Agence spatiale européenne se sont réunis pour discuter de l’avenir de l’institution
Les États membres de l’Agence spatiale européenne se sont réunis pour discuter de l’avenir de l’institution / 19h30 / 1 min. / le 6 novembre 2023
Les ministres des Etats membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) se réunissent lundi et mardi à Séville pour définir les moyens de pérenniser les lanceurs et le rôle du continent dans l'exploration spatiale. Les discussions s'annoncent ardues.

Confrontée à la ruée des Américains, Indiens et Chinois vers la Lune, au rôle économique croissant des données spatiales et à une crise la privant d'un accès autonome à l'espace, l'Europe doit trancher.

"Les enjeux sont considérables et ma question est littéralement: où l'Europe veut-elle aller?" interpelle le patron de l'ESA Joseph Aschbacher. Veut-elle se positionner en simple cliente de services vendus par d'autres ou considère-t-elle l'espace comme un enjeu stratégique, interroge-t-il.

La Suisse de la partie

La première journée de ce sommet spatial était consacrée à un conseil ministériel des 22 Etats membres de l'ESA (la plupart des pays de l'UE, le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège). La seconde, organisée par la présidence espagnole de l'Union européenne, est consacrée à une réunion conjointe UE-ESA.

Au cours de ce sommet, les Etats doivent réitérer leur engagement à faire de l'observation de la Terre pour le climat une priorité des investissements futurs. Le sujet fait peu débat, selon plusieurs sources qui se disent optimistes.

Autre point à l'ordre du jour: l'exploration robotique et habitée. Dans un rapport commandé par l'ESA, des experts appelaient en avril l'Europe à garantir une "présence permanente et indépendante" sur les orbites terrestre et lunaire, ainsi que sur la Lune.

Accord sur Ariane 6

L'Europe ne dispose actuellement pas de moyens propres pour envoyer des astronautes dans l'espace, dépendant d'un système de troc utilisé jusqu'ici avec Moscou ou Washington. Cela suppose d'importants investissements, or "nous ne sommes pas dans une situation économique porteuse", pointe Joseph Aschbacher.

Lundi, les 22 Etats membres de l'ESA se sont accordés pour fournir un "soutien financier" afin d'assurer la viabilité économique et la compétitivité de la fusée Ariane 6, stratégique pour l'accès autononome de l'Europe à l'espace, a annoncé son directeur général Joseph Aschbacher.

Cet accord comprend une subvention annuelle, dont Joseph Aschbacher n'a pas dévoilé le montant, pour financer l'équilibre économique de la fusée de son 16e jusqu'à son 42e vol, correspondant aux lancements prévus de 2026 jusqu'à l'horizon 2030. L'équilibre financier des 15 premiers vols était déjà assuré par un précédent accord.

afp/asch

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Lancement d'une compétition pour fabriquer un vaisseau-cargo

Le Conseil de l'ESA va lancer une compétition d'industriels pour offrir un service de transport cargo vers la Station spatiale internationale d'ici 2028, a annoncé son directeur général lundi.

Le projet nécessitera "des capacités de transport, d'arrimage et de rentrée (dans l'atmosphère), choses que l'Europe ne possède pas à ce jour", a remarqué le directeur général de l'ESA (22 Etats membres), Josef Aschbacher, dans son discours introductif à ce conseil qui réunit les ministres européens à Séville (Espagne).