"C'est une bonne journée pour l'Europe spatiale", a déclaré le directeur de l'ESA Josef Aschbacher, annonçant ce créneau pour le premier vol du futur lanceur lourd européen, qui était initialement prévu en 2020.
La décision fait suite au "succès complet", selon lui, d'un test critique réalisé le 23 novembre dernier à Kourou. Il consistait en une mise à feu sur la durée complète d'une mission du moteur Vulcain 2.1, qui propulse l'étage principal du lanceur.
La date définitive attendue au printemps 2024
La date finale du lancement sera annoncée probablement en mars ou avril 2024, selon Josef Aschbacher. Le président du CNES Philippe Baptiste a précisé qu'une "revue générale de qualification" du lanceur permettra de sécuriser une date précise pour le lancement. Cette revue est en cours et doit se terminer vers avril.
Ce feu vert pour le lancement inaugural est le fruit d'une décision commune de l'ESA, d'ArianeGroup - constructeur du lanceur - et du CNES (Centre national d'études spatiales), qui fournit l'infrastructure du port spatial guyanais de Kourou.
Initialement prévu pour 2020, le premier vol d'Ariane 6, conçu pour affronter la concurrence du lanceur américain Space X, a été reporté à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19 et de difficultés de mise au point.
Des tests pour le lanceur
Le lanceur doit subir encore deux tests visant à vérifier son fonctionnement en conditions dites "dégradées": le 7 décembre avec un test du moteur réallumable Vinci de l'étage supérieur et le 15 décembre avec un test de remplissage de tous les étages, à Kourou.
Ces tests visent à "vérifier que la fiabilité et la robustesse de la conception [du lanceur] est conforme aux attentes", a déclaré Martin Sion, PDG d'ArianeGroup. Josef Aschbacher s'est félicité de ce que "les questions techniques aient été 'stabilisées' et le calendrier aussi".
ats/vajo
Les Etats-Unis poseront un engin sur la Lune fin janvier
Plus de 50 ans après la dernière mission Apollo, les Etats-Unis tenteront à nouveau de poser le 25 janvier un engin sur la Lune, a déclaré John Thornton, le PDG de l'entreprise américaine Astrobotic. Elle pourrait devenir la première compagnie privée à réussir cet exploit.
L'alunisseur, nommé Peregrine, n'aura personne à bord. Mais il transportera cinq instruments scientifiques de la NASA, qui souhaite étudier l'environnement lunaire en préparation de ses missions habitées Artémis.
L'agence spatiale américaine a choisi il y a plusieurs années de charger des entreprises américaines de l'envoi d'expériences scientifiques et de technologies sur la Lune, un programme baptisé CLPS. Ces contrats à prix fixes doivent permettre de développer l'économie lunaire en fournissant ce service de transport pour un prix moindre.
"Seulement environ la moitié des missions qui se sont rendues sur la surface de la Lune ont réussi", a-t-il dit. "Donc c'est bien un défi colossal. Je serai terrifié et excité en même temps à toutes les phases." Le décollage est prévu le 24 décembre depuis la Floride à bord du vol inaugural de la nouvelle fusée du groupe industriel ULA, nommée Vulcan Centaur.
La sonde mettra ensuite "quelques jours" à atteindre l'orbite lunaire, mais devra attendre jusqu'au 25 janvier avant de tenter l'atterrissage, afin que les conditions lumineuses au niveau du lieu visé soient réunies, a expliqué John Thornton. La descente se fera en autonomie, sans intervention humaine, mais sera suivie depuis le centre de contrôle de l'entreprise.
Echec japonais
Au printemps, la start-up japonaise ispace avait déjà tenté de devenir la première société privée à atterrir sur la Lune, mais la mission s'était soldée par un crash. Israël avait également subi un échec en 2019. Seuls quatre pays ont réussi à atterrir sur la Lune: Etats-Unis, Russie, Chine et, tout récemment, l'Inde.
>> Relire : Le premier alunisseur privé de l'histoire échoue à se poser sur la Lune
En plus d'Astrobotic, la NASA a passé contrat avec d'autres entreprises, comme Firefly Aerospace, Draper ou encore Intuitive Machines. Cette dernière doit décoller à bord d'une fusée de SpaceX en janvier.
Les responsables de la NASA "sont conscients des risques et ont accepté que certaines de ces missions ne soient pas un succès", a déclaré Chris Culbert, responsable du programme CLPS. "Mais même si chaque atterrissage n'est pas réussi, CLPS a déjà eu un impact sur l'infrastructure commerciale nécessaire pour établir une économie lunaire." Avec son programme Artémis, la NASA souhaite établir une base sur la surface de la Lune.