Projet imaginé il y a dix ans par le milliardaire américain Elon Musk, l'hyperloop devait révolutionner le tourisme et le transport, mais aussi redessiner les territoires. Ce train futuriste qui devait filer à plus de 900 km/h promettait en effet de relier Los Angeles à San Francisco, soit environ 800 km, en moins d'une heure.
Mais le développement de cette technologie connaît quelques difficultés, du moins aux Etats-Unis. Comme l'a récemment révélé le média américain Bloomberg, l'entreprise californienne Hyperloop One, l'une des plus avancées sur ce projet de train à grande vitesse évoluant dans des tubes sous vide, mettra la clé sous la porte à la fin de cette année.
Toujours en développement en Europe
Quoi qu'il en soit, si le projet semble prendre l'eau aux Etats-Unis, il n'en est rien en Europe, comme le défend au micro de Forum Antoine Juge, directeur à l'Institut de recherche EuroTube, en charge du projet de démonstration d'un Hyperloop à Zurich et à Collombey-Muraz.
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Selon lui, la chute d'Hyperloop One ne signifie pas la fin de cette technologie qui a encore de l'avenir, notamment en Europe. "C'est un coup d'arrêt au niveau des Etats-Unis, mais pas au niveau européen qui est l'écosystème dans lequel nous évoluons."
Il faut dire que les Etats-Unis et l'Europe n'appréhendent pas la question des transports publics de la même manière. "Par exemple, les trains à grande vitesse n'ont jamais réussi à percer aux USA", poursuit Antoine Juge. "Car dès qu'on a une infrastructure qui est lourde, on a besoin d'un soutien public plus fort. Et en Europe, il a été trouvé, aux Etats-Unis beaucoup moins."
Un tube en béton à Zurich
D'ailleurs, en Europe, plusieurs autres projets du genre existent, souligne-t-il. "Au niveau de notre initiative, on avance et on va commencer la construction l'année prochaine de notre premier démonstrateur de 120 mètres dans la région de Zurich", se réjouit-il.
La grande différence avec le projet américain, c'est que l'Hyperloop de Zurich évoluera dans un tube en béton, et non en acier, ce qui permettra de "diviser les coûts à peu près par deux."
Propos recueillis par Thibaut Schaller
Adaptation web: Fabien Grenon