Avec l’augmentation des maladies liées au stress, un projet de clinique spécialisée émerge
Les burn-out, maladie professionnelle non reconnue, sont en augmentation ces dernières années en Suisse. Face à l'explosion des cas, de nouvelles structures émergent, notamment à Estavayer-le-Lac (FR) où un groupe de professionnels souhaite ouvrir une clinique de réadaptation dédiée aux troubles liés au stress.
Selon les derniers chiffres disponibles, le burn-out touche près de 17% de la population suisse. Carina Challande, ancienne enseignante, en a été victime en 2021. Lorsque son médecin l'a mise en arrêt de travail, c'était le début d'un long processus, a-t-elle témoigné cette semaine dans le 19h30 de la RTS.
"Notre société est régie par le travail, donc quand on s’arrête de travailler, tout s’arrête. (...) Le fait que cela soit encore très tabou ou caché n’aide pas à ce que l'on se permette de s’arrêter", explique Carina Challande.
Dans notre société, où nous sommes sursollicités, ces cas sont de plus en plus fréquents. Selon une étude de la SSR, un quart des Suisses et des Suissesses se sentiraient à risque. En 2023, le réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) a enregistré une hausse d'un tiers des consultations, notamment pour les maladies psychosomatiques.
"La classe des 18-35 ans est particulièrement touchée", affirme Isabelle Gothuey, professeure et médecin directrice du Secteur de psychiatrie et psychothérapie pour adultes du RFSM. Surtout pendant et après la période du Covid, la nécessité d’une grande adaptabilité, de flexibilité, les incertitudes et les changements constants ont exigé une capacité d’adaptation importante de la part des employés, précise-t-elle.
Un nouveau projet dans le canton de Fribourg
En réponse à la surcharge du réseau public, des initiatives et projets émergent. A Estavayer-le-Lac, dans la Broye fribourgeoise, un collectif de professionnels de la santé envisage d'ouvrir une clinique semi-privée de réadaptation spécialisée dans les troubles liés au stress, une première en Suisse romande.
Les thérapies médicamenteuses et psychothérapies y joueront un rôle crucial, mais d’autres traitements annexes y seront proposés, tels que "l’alimentation, l’activité physique, le yoga, la pleine conscience et l’art-thérapie, qui sont également importants", indique Julien Elowe, médecin psychiatre-psychothérapeute.
La clinique attend de figurer sur la liste des institutions hospitalières du canton de Fribourg pour pouvoir ouvrir ses portes.
De son côté, Carina Challande insiste sur l’importance de la prévention: "On a beaucoup de signes avant-coureurs et cela m’a mise très en colère, parce que je ne l'ai découvert qu'après."
Clémence Vonlanthen/miro
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