Les messages publicitaires ou "Promoted Tweets" apparaîtront en
tête des résultats de recherches sur Twitter. Ces messages "seront
payés par des entreprises ou des organisations souhaitant se mettre
en avant auprès d'un groupe plus large d'utilisateurs", a expliqué
la start-up californienne sur son blog.
Parmi les premiers annonceurs à utiliser ce nouveau support
figurent la chaîne de distribution d'électronique grand public Best
Buy, la boisson énergisante Red Bull, le studio de cinéma Sony
Pictures, la compagnie aérienne Virgin America et les cafés
Starbucks.
"Optimiser la valeur"
Créé en 2006, Twitter, qui permet d'afficher et consulter des
messages de 140 caractères maximum, avait jusqu'à présent choisi de
grandir rapidement, jusqu'à revendiquer plusieurs dizaines de
millions d'utilisateurs dans le monde, sans se soucier de gagner de
l'argent.
Ce développement, basé sur la conviction qu'il fallait "optimiser
la valeur (du site) avant les bénéfices", comme l'a souligné le
co-fondateur Biz Stone mardi, lui a permis de drainer des
financements importants le valorisant à plusieurs centaines de
millions de dollars.
Mais jusqu'à présent, la seule source de revenus connue de Twitter
était les accords conclus à l'automne avec les moteurs de recherche
Google et Bing (Microsoft), qui référencent son flux dans leurs
pages de résultats.
Plusieurs sociétés et organisations utilisent déjà Twitter pour
diffuser des messages gratuits. Elles pourront désormais payer pour
que leurs messages s'affichent automatiquement en tête d'une
recherche par mot-clé sur Twitter.
Des membres mécontents?
La question est de savoir si les internautes en voudront à
Twitter d'intégrer des messages publicitaires ayant exactement
l'allure d'un "tweet" habituel, seulement accompagné de la discrète
mention "payé par la société X". C'est une décision "qui va
probablement mettre en colère ceux qui s'inquiètent du respect de
la vie privée et du ciblage des messages publicitaires basé sur
l'étude du comportement", estimait mardi l'analyste financier
Douglas McIntyre, du site 247WalSt.com.
"Les membres (de Twitter) pourraient même se retourner contre les
annonceurs, ce qui serait contre-productif". Mais pour l'analyste
Josh Bernoff, du cabinet de marketing Forrester Research, "de tous
les endroits où Twitter pourrait mettre de la publicité, c'est ce
qu'il y a de moins gênant et de plus efficace. Les gens ne vont pas
déserter Twitter à cause de cela. Et c'était inévitable: la
technologie a besoin de revenus".
Josh Bernoff prévoit également que ce nouveau type de publicité
sera très efficace, grâce à la possibilité de coller au mieux aux
intérêts des internautes en exploitant le système de mots-clés. Et
l'impact de ce vecteur de publicité sera rentable, assure-t-il, car
"les utilisateurs de Twitter sont très influents".
agences/lan
Des recettes de plus de 100 millions de dollars
Certains experts évaluent à 100 millions de dollars les recettes annuelles que peut espérer Twitter grâce à ce système, tandis que d'autres parient sur des ventes de 150 à 200 millions de dollars par an.
Paradoxalement, l'annonce de ce plan de développement commercial intervient alors que certains estiment que Twitter est déjà en déclin: selon le cabinet comScore, il a drainé 73,5 millions de visiteurs uniques en janvier, mais 69,5 millions en février.