Alors que le trafic aérien reprend peu à peu en Suisse et en Europe , la station de recherche au
Jungfraujoch, située à 3580 mètres d'altitude, a mesuré une densité
de particules fines d'environ 30 microgrammes par mètre cube, a
indiqué mardi à l'ATS la chercheuse Brigitte Buchmann, de l'EMPA.
La valeur limite est de 50 microgrammes par mètre cube.
Brigitte Buchmann met toutefois en garde sur cette comparaison,
soulignant que la composition des particules fines relevées
récemment ne correspond pas du tout à celle d'un hiver pollué dans
une ville suisse.
En hiver, les particules liées à la pollution (PM10) contiennent
surtout des poussières provenant du trafic automobile et des
chauffages. Or l'EMPA a mesuré ces derniers jours au Jungfraujoch
une hausse de sulfure d'azote, un composant typique des éruptions
volcaniques.
Pas de danger pour la santé
"Il est encore trop tôt pour détailler la composition des
particules mesurées, car cette analyse est actuellement en cours",
a ajouté Brigitte Buchmann. Mais la scientifique estime que la
concentration enregistrée n'est pas nocive pour la santé, au
contraire de la pollution des moteurs.
Du côté de l'OMS, on estime également que l'être humain n'a rien à
craindre en Europe. "Le nuage de cendres n'a aucun effet sur la
santé pour le moment", a déclaré à Genève lors d'un briefing de
presse le Dr Carlos Dora, spécialiste en épidémiologie de
l'environnement. Seuls les habitants vivant dans la proximité
immédiate de l'éruption en Islande doivent prendre des précautions,
comme porter des masques et rester chez eux, pour éviter des
irritations respiratoires, a-t-il estimé.
Selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), le nuage de
cendres du volcan islandais n'a pas provoqué pour l'heure
d'augmentation des concentrations de poussières fines à proximité
du sol. La qualité de l'air est normale pour la saison, relève-t-il
sur son site internet.
Plus trace du nuage
A la station aérologique de Payerne (VD), les dernières mesures
montrent que le nuage volcanique observé depuis vendredi s'est
complètement dissous dans la "couche de mélange", soit l'air en
dessous de 2200 mètres.
Quant à l'arrivée d'un deuxième nuage provenant d'Islande, il n'a
pas encore été détecté, a indiqué le physicien Bertrand Calpini.
"Mais il est bien probable qu'avec la poursuite de l'activité du
volcan Eyjafjöll, on observe encore dans les jours voire les mois à
venir des traces nuageuses bien particulières", selon Bertrand
Calpini.
ats/cht