Internet sert toujours plus d'exutoire au mécontentement
politique, sportif ou religieux, relève le rapport publié jeudi à Berne. Les sites des
organisations prises pour cibles sont "piratés, défigurés et
barbouillés" de slogans politiques ou religieux.
En Suisse, c'est arrivé massivement après la votation fédérale sur
les minarets. Dès le lendemain de la votation, de nombreux sites
ont fait l'objet de "défiguration de masse". Le nombre de cas a
baissé dès la fin décembre.
Confédération attaquée
Le site officiel de la Confédération était visé, mais les
informaticiens ont pu empêcher les attaques à temps, a expliqué à
l'AP Pascal Lamia, responsable de MELANI. Les autres sites attaqués
étaient privés, ceux d'entreprises ou de clubs de football par
exemple. Le site de l'Union démocratique du centre (UDC), seul
parti gouvernemental qui soutenait l'interdiction des minarets, a
aussi été piraté.
En général, les deux éléments déterminants aux yeux des pirates
informatiques étaient le fait que l'adresse du site se termine en
".ch" et qu'il ne soit pas bien protégé, selon Pascal Lamia. Tous
les messages ou images qui apparaissaient étaient hostiles à la
Suisse et en faveur de l'islam.
La dernière cyberattaque d'une ampleur comparable visant la Suisse
remonte aux incidents survenus en novembre 2005 à Istanbul en marge
du match Turquie-Suisse. Le 29 novembre dernier, l'initiative
populaire contre la construction de nouveaux minarets en Suisse
avait été acceptée à une majorité de 57,5%, suscitant des débats
dans de nombreux pays.
ap/cab