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Plus de poissons dans les océans dans 40 ans?

Une bonne part des réserves de poissons a déjà disparu.
Une bonne part des réserves de poissons a déjà disparu.
Le cauchemar d'océans d'où tous les poissons auraient disparu pourrait se concrétiser d'ici à 2050 en l'absence d'une restructuration profonde du secteur de la pêche, ont mis en garde lundi des experts de l'ONU.

"Si les différentes estimations que nous avons reçues (...) se
réalisent, alors nous sommes dans une situation où effectivement,
dans 40 ans, nous n'aurons plus de poisson", a déclaré à des
journalistes à New York Pavan Sukhdev, directeur de l'Initiative
pour une économie verte du Programme des Nations unies pour
l'environnement (Pnue).



Mais, selon le rapport sur l'économie verte que le Pnue et divers
experts doivent rendre public dans le courant de l'année et qui a
été présenté en avant-première lundi, cette catastrophe peut être
évitée si l'on taille dans les subventions aux flottes de pêche et
si des zones protégées sont mises en place pour les poissons, ce
qui à terme pourrait aboutir à une industrie de la pêche
florissante.

30% des réserves ont déjà disparu

Le monde "épuise le capital" dont il a besoin, a souligné le
directeur du Pnue, Achim Steiner. Cependant, "nos institutions, nos
gouvernements sont parfaitement capables de changer de voie",
a-t-il ajouté, précisant qu'une trentaine de pays collaboraient
avec le Pnue et que d'autres étaient en train de réviser leur
politique en matière d'environnement.



Selon l'ONU, 30% des réserves halieutiques ont déjà disparu et
l'ensemble des activités de pêche risque de ne plus être rentable
d'ici 2050.



Principal fléau à combattre, selon le rapport: les subventions des
gouvernements à des flottes toujours plus grosses pour des prises
toujours plus maigres, et qui ne laissent pas le temps aux
ressources de se reconstituer.

Flottes de pêche beaucoup trop gourmandes

Les capacités des flottes de pêche sont "50 à 60%" supérieures à
ce qu'elles devraient être, selon Pavan Sukhdev.



Le rapport préconise la création de zones marines préservées
permettant aux poissons femelles d'atteindre la taille adulte,
augmentant ainsi sensiblement leur fertilité, jugeant qu'il s'agit
d'une solution vitale.



Il conseille aussi de revoir la taille des flottes de pêche pour
favoriser des bateaux plus petits. "Les solutions sont sous la
main, mais la volonté politique et une économie ordonnée sont
nécessaires", a insisté Pavan Sukhdev.



afp/ak

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Un milliard de personnes aux abois

La chute des réserves de poissons de la planète est un problème écologique mais aussi une question de subsistance pour un milliard de personnes, souvent originaires de pays en développement et dont le poisson constitue la seule source de protéines, selon l'ONU.

Le rapport sur l'économie verte estime que 35 millions de personnes vivent de la pêche dans le monde, que 170 millions d'emplois en dépendent de manière directe ou indirecte et qu'en tout 520 millions de personnes y sont financièrement liées.