S'intéressant aux troubles de l'attention, des chercheurs
américains et canadiens ont étudié les cas de 1139 enfants, âgés de
8 à 15 ans. Ils ont découvert que les jeunes chez qui des
concentrations élevées de pesticides de type organophosphates
étaient détectées avaient deux fois plus de chances de souffrir de
TDAH, indiquent-ils dans la revue Pediatrics.
"Cette étude est une nouvelle preuve du lien entre l'exposition à
de hauts niveaux de pesticides et les troubles du développement",
affirme les scientifiques.
Alimentation en cause
Quelques 40 organophosphates sont homologués par l'Agence
fédérale de protection de l'environnement, et 33'000 tonnes de
pesticides ont été répandues en 2001 aux Etats-Unis, selon des
chiffres cités dans l'étude.
Bien que l'usage privé de pesticides soit très répandu, l'Académie
américaine des sciences considère que la principale source
d'exposition des enfants aux pesticides est leur
alimentation.
Selon un rapport datant de 2008, cité dans l'étude, des niveaux
détectables de pesticides ont été relevés sur une part
significative d'un échantillon de fruits et légumes cultivés aux
Etats-Unis. Selon les centres américains de contrôle et de
prévention des maladies, entre 3% et 7% des enfants en âge d'aller
à l'école aux Etats-Unis souffriraient de TDAH.
afp/yb
L'hyperactivité: un symptôme difficile à cerner
Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est une affection neurobiologique du cerveau surtout présente chez l'enfant et l'adolescent mais qui peut perdurer à l'âge adulte.
Les symptômes sont multiples mais les difficultés de concentration, l'irritabilité et l'impulsivité reviennent souvent.
Il n'existe aucun test unique pour diagnostiquer le TDAH. Seuls des examens détaillés et une analyse complète de l'environnement familial de l'individu permettent de déceler l'hyperactivité.
Quant aux causes, elles ne sont pas connues de manière définitive. Les diverses études scientifiques mettent en avant des facteurs génétiques mais aussi alimentaires.
Quel traitement?
En Europe, le suivi s'opère par un pédopsychiatre ou un neurologue. L'hyperactivité se traite généralement au moyen de psychostimulants, le «Ritaline» étant le produit le plus souvent utilisé.
Il agit sur le système nerveux central, améliorant l'attention et les performances intellectuelles des enfants hyperactifs.
Il semblerait qu'aucune dépendance n'ait été constatée lorsque le traitement est entrecoupé d'arrêts. Le médicament est en effet inscrit sur la lise des stupéfiants, ce qui limite sa prescription à 28 jours maximum.
Pour les troubles associés, tels que la dépression, des anxiolytiques ne sont toutefois que rarement prescrits.