A la maison, pour la famille, en entreprise: il existe des coachs pour tous les goûts
Regula Calloni a fait appel à une coach en rangement pour l'aider à ranger son dressing. Elle a le sens de l'organisation, mais lorsqu'il s’agit de se modérer, c’est un peu plus compliqué. "Je suis juste là pour l'aider à valider le fait qu'elle va se séparer de certains vêtements", explique Annick Linder, coach en rangement.
"C'est comme une copine qui te dit que ce n'est pas trop grave, tu peux t'en séparer", ajoute sa cliente. C'est ça, être coach: accompagner un client vers son objectif.
Comme il s'agit d'un métier étroitement lié à l'intime, Annick Linder rappelle ses limites: "Je suis coach d'intérieur, je ne suis pas psy. En revanche, j'écoute beaucoup les gens parce qu'ils ont plein de choses à déposer." Elle facture ses coachings 160 francs de l'heure et ses interventions durent en moyenne quatre heures.
Succès du coaching professionnel
Coach en amour, coach bien-être, coach sportif, coach parental… Cette profession cartonne. Selon la Fédération internationale de coaching (ICF), le nombre de coachs de vie a augmenté de plus de 54% depuis 2019. Ce marché est estimé à plus de 4 milliards de francs.
Mais le cœur du business, c'est le coaching professionnel: au niveau mondial, 67% des coachs le sont en entreprise, selon l'ICF.
Spécialisée dans l’accompagnement professionnel, Chantal Marino coache principalement des managers. Une partie des objectifs? Améliorer la productivité de l’employé. "La confiance aura un impact sur la motivation et la motivation aura un impact sur comment je mets en place ma compétence. Est-ce que je vais oser, par exemple, prendre des risques?", détaille cette coach, directrice de l'institut Futura 21.
Le coaching, une forme de culte du soi… Une ode à l'individualisme? "Le coaching aide à se comprendre soi-même et à être plus efficace auprès de mon équipe", explique l'une des participantes du coaching de groupe du jour. Les programmes proposés ici s'étendent généralement sur plusieurs mois et coûtent entre 4000 et 10'000 francs.
Des écoles de coach
Comment expliquer ce besoin d’être autant accompagné? "Avant, on avait des institutions qui prenaient en charge nos problèmes. Ces institutions, c'étaient l'église, la famille, l'État et avec le délitement de ces institutions, on est de plus en plus sur la recherche de réponse au niveau individuel", explique Gaël Brulé, sociologue du bonheur. Bon parent, bon travailleur, bon citoyen, les exigences sont, selon lui, toujours plus présentes.
Un service sans obligation de résultat. Car, en Suisse et dans le monde, n'importe qui peut se déclarer coach. La profession n'est pas réglementée. Dans cette jungle, il y a une offre foisonnante d'écoles de coachings, spécialisées ou non.
Le Collège romand de Denges propose des formations généralistes. Les élèves y apprennent les bases pour coacher dans n'importe quel domaine: "Des choses qui nous permettent de développer notre intelligence émotionnelle et de mieux comprendre l'être humain qui est en face de nous", explique Anne-Marie Perri, directrice du Collège romand. Les programmes suivent une série de critères définis par la Fédération internationale de coaching. Les diplômes sont ainsi certifiés, un gage de crédibilité dans ce marché qui n'est pas encadré, en proie à de nombreuses dérives. Et cette formation a un coût: 8870 francs. Après 18 jours de formation répartis sur six mois, ces élèves deviendront coachs.
Chez Regula Calloni, la fin du coaching en rangement approche et quatorze sacs d'habits sont empilés devant son dressing. "C'est comme si on perdait cinq kilos. C'est le poids de la libération", se réjouit-elle. La libération, le bien-être, c'est bien la toile de fond du coaching. Une nébuleuse dans laquelle il faut bien chercher pour trouver coach à son pied.
Jeanne Gerbault