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Bataille juridique chez Logitech pour changer la présidence du conseil d'administration

Le fabricant Logitech a réalisé un chiffre d'affaires de 4,30 milliards de dollars. [Keystone]
La bataille de Daniel Borel contre Logitech, l’entreprise qu’il a co-fondée / Forum / 2 min. / aujourd'hui à 18:05
Le Tribunal d'arrondissement de la Côte, dans le canton de Vaud, a interdit temporairement à Logitech de convoquer son assemblée générale annuelle. Cette mesure fait suite à une requête auprès de la justice du cofondateur de l'entreprise, Daniel Borel, qui entend présenter un candidat alternatif à la présidence du conseil d'administration.

Daniel Borel est en conflit depuis plusieurs mois avec l'entreprise qu'il a cofondée. Il a porté l'affaire devant la justice vaudoise pour contraindre l'entreprise à modifier l'ordre du jour de sa prochaine assemblée générale. Une audience est prévue le jeudi 18 juillet.

L'entrepreneur souhaite proposer un candidat alternatif à la présidence du conseil d'administration, Guy Gecht, déjà membre du conseil. Cependant, Logitech a refusé d'inclure cette proposition à l'ordre du jour. Détail important, ce candidat alternatif a décliné cette nomination et semblait ne même pas en avoir été informé.

Opposé à la réélection de Wendy Becker

La justice décidera si Logitech doit quand même ajouter cette proposition de son actionnaire. En effet, Daniel Borel est toujours actionnaire de Logitech avec environ 1% des parts de l'entreprise. Il reste évidemment une personnalité de l'entreprise, qu'il a dirigée, puis présidée.

Daniel Borel s'oppose à nouveau à la réélection de la présidente du conseil d'administration Wendy Becker, en poste depuis 2019. Il lui reproche notamment de ne pas être suffisamment experte du secteur et d'avoir tardé à remplacer l'ancien directeur. Il estime également qu'elle n'a pas assez rapidement pris la mesure du ralentissement post Covid et qu'elle aurait dû restructurer bien avant.

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Un bras de fer qui dure depuis des mois

Wendy Becker a annoncé au début du mois qu'elle se retirerait en 2025, ce qui n'a toutefois pas ébranlé la détermination de Daniel Borel à la remplacer au plus vite. Ce bras de fer dure depuis septembre 2023.

Par l'intermédiaire de son porte-parole, Daniel Borel s'est toutefois dit "satisfait que la Cour ait empêché un passage en force qui aurait limité le choix des actionnaires et créé une situation de fait accompli". Il a ajouté qu'il défendrait sa cause, "en faveur du droit des actionnaires", à l'occasion de l'audience prévue jeudi.

De son côté, Logitech dit attendre la décision du tribunal et respecter la gouvernance d’entreprise.

Logitech va-t-il si mal que ça?

Les analystes ne partagent pas forcément cet avis. En effet, depuis le début de l'année, le cours de l'action est resté stable, mais depuis l'entrée en fonction de Wendy Becker, il a plus que doublé.

La pandémie et le confinement ont entraîné une hausse spectaculaire des ventes, mais une fois que tout le monde a acheté un clavier et une souris, que vendre de plus? C'est une question qui préoccupe les dirigeants de Logitech depuis longtemps, comme le souligne à la RTS Michael Foeth, analyste chez Vontobel, qui suit de près cette société.

Il a rappelé que cette inquiétude existait déjà lors du lancement des iPads par Apple, par exemple. Cependant, selon lui, Logitech a toujours su innover et s'adapter aux nouvelles technologies.

Les résultats trimestriels de Logitech seront publiés la semaine prochaine.

Sujet radio: Mathilde Farine

Texte web: Hélène Krähenbühl

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