"Ce phénomène est plus courant en automne et au printemps. Concrètement, on parle d'un vent violent venant d'Afrique, très sec et très chaud, qu'on appelle le sirocco. Ce vent du sud a balayé les dunes du désert du Sahara et a ainsi transporté toutes ces particules fines jusqu'en Europe, et en Suisse aussi", explique Mario Rohrer, climatologue pour météodat, entreprise spin-off de l’EPFZ, dont le travail porte sur le lien entre climat, pollution atmosphérique et santé.
Ces nuages de sable sont composés de trois types de particules fines. "Premièrement, des particules minérales, si petites qu'elles peuvent rentrer dans les voies respiratoires et les endommager", détaille le spécialiste. "Deuxièmement, des particules de pollution provenant des industries nord-africaines. Ces émissions sont principalement liées aux raffineries de pétrole, à l'industrie des engrais et aux centrales électriques".
Les poussières sahariennes peuvent aussi contenir des particules organiques, comme des microchampignons
Et troisièmement, des particules organiques qui vivent dans le désert du Sahara, comme des microchampignons, qui se développent uniquement suite à de rares précipitations. "Ces microorganismes peuvent nous nuire, par exemple provoquer une pneumonie, ou exacerber une infection respiratoire, comme le Covid-19", explique-t-il. "Ils peuvent aussi endommager la barrière de corail dans les Caraïbes en rendant malades ces coraux".
Est-ce que l’arrivée de ces nuages de sable est de plus en plus fréquente en Suisse? Quel lien avec le dérèglement climatique?
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Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J