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Décès de chats ayant bu du lait de vache contaminé par la grippe aviaire

Décès de chats ayant bu du lait de vache contaminé par la grippe aviaire (image d'illustration) [Anadolu via AFP - Ridvan Korkulutas]
Décès de chats ayant bu du lait de vache contaminé par la grippe aviaire (image d'illustration) - [Anadolu via AFP - Ridvan Korkulutas]
Aux Etats-Unis, une douzaine de chats ont perdu la vie fin mars après avoir bu du lait cru, non pasteurisé, provenant des vaches d'une ferme. Les félins domestiques ont été victimes d'une souche très contagieuse de la grippe aviaire. Une première.

Une mystérieuse maladie a commencé à se propager il y a un mois et demi dans une ferme laitière du nord du Texas: des cas de grippe aviaire ont été identifiés parmi ces bovins par le département de l'Agriculture américain le 25 mars.

Quelques jours plus tard, les chats domestiques ont commencé à se comporter bizarrement: nez et yeux qui coulent abondamment, des félidés qui tournent sans cesse en rond, dont le corps se raidit... qui perdent la vue et la coordination. Puis les chats ont fini par mourir.

Selon les responsables des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la douzaine de chats semble avoir contracté une souche très contagieuse du virus de la grippe aviaire en buvant du lait cru, non pasteurisé, issu des vaches de la propriété, comme le rapporte Science Alert.

Une contagion difficile à contrôler

Les résultats de la recherche des CDC suggèrent que la grippe aviaire peut passer d'un mammifère à l'autre, ce qui pourrait rendre la contagion plus difficile à contrôler. Même chez les vaches, les scientifiques ne savent toujours pas comment le virus se transmet.

Les cas de grippe aviaire chez les chats sont bien documentés au niveau mondial: ces animaux de compagnie sont particulièrement sensibles au virus lorsqu'ils sont en contact avec des oiseaux malades. Toutefois, la transmission par les vaches et leur lait n'avait jamais été signalée jusqu'à présent.

D'autres exploitations laitières du Kansas et du Texas ont été touchées. Par la suite, leurs vaches ont transmis le virus dans le Michigan, l'Idaho et l'Ohio lorsqu'elles ont été transportées d'un Etat à l'autre.

>> Lire aussi : Découverte inédite de cas de grippe aviaire chez des vaches laitières aux Etats-Unis

Les chats ne sont que les dernières victimes de cette épidémie persistante de grippe aviaire apparue aux Etats-Unis fin 2021. Depuis, dans le pays, la maladie est passées des oiseaux aux mammifères, infectant notamment renards, ratons laveurs, opossums, mouffettes, phoques, léopards, ours, pumas et lynx roux.

Autorités américaines et OMS en alerte

Les autorités américaines cherchent à vérifier la sécurité du lait et de la viande après avoir confirmé la présence du virus H5N1 dans 34 troupeaux de vaches laitières dans neuf États depuis la fin du mois de mars, et chez une personne au Texas.

Seule une poignée de cas de cette souche de grippe aviaire ont infecté des êtres humains dans le monde entier et un seul de ces cas est susceptible d'avoir entraîné une transmission de mammifère à humain, et non d'oiseau à humain.

>> Ecouter l'interview de Jean-Luc Guérin professeur en pathologie aviaire à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse :

La grippe aviaire refait une apparition au niveau mondial. [Keystone/EPA - Raminder Pal Singh]Keystone/EPA - Raminder Pal Singh
Quels sont les risques de la propagation mondiale de la grippe aviaire pour l'être humain? / La Matinale / 5 min. / le 29 avril 2024

Le virus H5N1 de la grippe aviaire étant transporté dans le monde entier par les oiseaux migrateurs, "il existe certainement un risque d'infection des vaches dans d'autres pays", a expliqué Wenqing Zhang, responsable du programme mondial de lutte contre la grippe de l'OMS, lors d'une conférence de presse mardi à Genève. Le virus a déjà infecté des oiseaux sauvages et des volailles, mais il a été jusqu'à présent rare chez les vaches.

Wenqing Zhang a réaffirmé que l'agence des Nations unies jugeait faible le risque global pour la santé publique posé par le virus, mais elle a appelé à la vigilance, en particulier parmi les personnes travaillant dans le domaine agricole.

Bien que les scientifiques ne pensent pas que le virus puisse se propager par le lait, la responsable a réitéré le conseil de longue date de l'OMS de ne consommer que du lait pasteurisé. Une exhortation valable autant pour les êtres humains que les chats.

>> Lire aussi : Aux Etats-Unis, des traces inactives de virus H5N1 détectées dans le lait pasteurisé

Stéphanie Jaquet et reuters

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