Au supermarché, les bimis, les zucchiolos et les kalettes ont désormais leur place à côté des traditionnelles carottes, betteraves et fenouils. Ces nouveaux légumes sont des hybrides, issus de croisements de variétés cousines, mais aussi des marques protégées.
"Initialement, on a dit des zucchiolos qu'il s'agissait d'un croisement entre un concombre et une courgette. Le jeu de mot est assez futé d'un point de vue marketing (il s'agit d'une contraction entre les mots italiens zucchini (courgette) et cetriolo (concombre), ndlr), mais c'est absolument impossible. Cela ne peut être qu'un croisement entre deux variétés" d'une même espèce, rappelle François Lefort, agronome à la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture (HEPIA) de Genève.
Les espèces hybrides sont naturelles et il y en a même "tous les jours". "Certaines peuvent être fertiles et donner des individus qui, s'ils sont fertiles, vont donner de nouvelles espèces. […] Dans un jardin, si vous cultivez des courges de la même espèce, des citrouilles ou des courgettes, là où il y a des pâtissons par exemple, il y aura des fécondations croisées entre ces variétés", explique l'agronome, samedi dans le 19h30 de la RTS.
Les kalettes résistantes au froid
Dans le Seeland, Urs Johner, maraîcher à Chiètres (FR), va prochainement planter des kalettes, un croisement entre le chou kale et le chou de Bruxelles. "C'est un légume qui résiste bien aux températures négatives. Je peux donc proposer aux consommateurs des légumes frais de nos champs en plein hiver", indique-t-il.
Le maraîcher a aussi testé d'autres légumes hybrides il y a quelques années, comme le bimi, un croisement entre le brocoli et le chou chinois. Mais la demande a eu du mal à décoller.
Ces nouveaux légumes pourraient toutefois bientôt devenir des classiques. Concernant les kalettes, c'est surtout en Suisse romande que les consommateurs ont faim de nouveauté. Le légume peut se manger cru ou cuit, "il s'adapte", souligne Mina Kandé, experte en cuisine végétale.
Matthieu Hoffstetter/iar