Google devant un tribunal pour ses pratiques hégémoniques sur le marché publicitaire numérique
Ce procès devant un tribunal en Virginie intervient après celui sur la recherche en ligne, qui s'est conclu le mois dernier par un verdict retentissant: le juge a estimé que Google exerce un monopole illégal sur ce secteur.
>> Pour en savoir plus, lire : Google condamné pour pratiques anticoncurrentielles sur son moteur de recherche
Cette nouvelle bataille, également engagée par le ministère américain de la Justice, se concentre sur la technologie publicitaire, c'est-à-dire le système informatique complexe qui détermine quelles annonces sont vues par quels internautes et combien elles coûtent aux marques.
"Moyens anticoncurrentiels illégaux"
Le gouvernement américain accuse notamment Google de contrôler le marché de la publication de bannières publicitaires sur les sites web, y compris ceux de nombreux médias.
"Google a utilisé des moyens anticoncurrentiels illégaux pour éliminer ou réduire considérablement toute menace à sa domination sur les technologies de publicité numérique", indique la plainte.
Les avocats du gouvernement affirment que Google a utilisé sa puissance financière pour acquérir des rivaux potentiels et s'accaparer ce marché, ne laissant aux annonceurs et aux éditeurs d'autre choix que d'utiliser sa technologie. Ils cherchent à obtenir de Google qu'il cède certaines parties de ses activités dans le domaine de la technologie publicitaire.
Pour Juliette Ancelle, spécialiste du droit des nouvelles technologies, ce procès a aussi pour objectif "d'assurer une meilleure innovation dans le domaine" car le fait d'avoir un monopole supprime l'intérêt de développer des nouvelles technologies ou d'améliorer le système, explique-t-elle dans le 12h30 de la RTS.
Google se défend
Google rejette ces allégations "fondamentalement erronées" et affirme qu'elles vont à l'encontre des "principes du droit de la concurrence, qui contribuent à stimuler la croissance économique et l'innovation".
L'entreprise affirme que l'affaire est basée sur une version dépassée d'internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.
Six semaines de procès
Le procès devrait durer au moins six semaines et faire appel à des dizaines de témoins, devant la juge Leonie Brinkema. Sa décision sur la question de savoir si Google a enfreint le droit de la concurrence sera rendue plusieurs mois après le procès.
S'il est reconnu coupable, un autre procès décidera des conséquences éventuelles pour le numéro un mondial de la publicité en ligne.
ats/juma