L'EPFL a développé le premier robot capable de marcher, sauter et décoller comme un oiseau
Au cœur du projet, les chercheurs de l'EPFL se sont concentrés sur la mécanique des pattes des oiseaux. Ces dernières, véritable concentré d'ingéniosité naturelle, permettent aux volatiles de stocker et de libérer de l’énergie de manière optimale.
"En observant les oiseaux et en étudiant la littérature scientifique, j'ai appris qu'ils peuvent stocker de l’énergie élastique dans leurs tendons et leurs muscles. Avant de sauter, ils s'accroupissent, puis détendent leurs pattes", explique Won Dong Shin, assistant doctorant au Laboratoire des systèmes intelligents de l'EPFL, mercredi dans le 19h30.
Différentes utilités
Si l'atterrissage reste un défi à relever, le décollage, lui, est déjà parfaitement maîtrisé grâce à une patte robotique inspirée directement de celle des oiseaux.
"Lorsque je plie sa jambe, comme un oiseau qui s'accroupit, le robot stocke de l’énergie dans un ressort. Pour sauter, il détend ce ressort, libérant l'énergie accumulée, qui s'ajoute à celle du moteur. Cela lui permet d'atteindre une vitesse de décollage plus élevée", précise le chercheur.
Ce biomimétisme ne se limite pas au décollage. L'équipe de l’EPFL envisage des applications pratiques pour ce type de robot. "Les oiseaux, uniques en leur genre, combinent les déplacements terrestres et aériens. Ils peuvent se mouvoir librement où bon leur semble. Un tel robot pourrait être ainsi utilisé pour des missions de secours ou de livraison", explique Won Dong Shin.
>> Lire également : Un robot quadrupède qui change d'allure grâce à l'IA inventé à l'EPFL
Défis techniques
Cependant, imaginer une version agrandie de ce robot, capable de transporter des marchandises, voire des passagers, soulève des défis techniques. Si le transport de marchandises est concevable, celui de passagers reste pour l’instant exclu en raison des accélérations trop violentes.
Won Don Shin veut toutefois tout faire pour aller au bout de l'exercice: faire voler son robot sans hélice, comme un vrai oiseau. "Je veux croire que c'est possible, et que nous arriverons à le faire".
Sujet radio: Pascal Jeannerat
Texte web: hkr