La nébuleuse de la Tête de cheval fascine les personnes passionnées d'espace depuis sa découverte à la fin des années 1800. Située à environ 1300 années-lumière de nous, au sein de la proche constellation d'Orion, sa silhouette fait penser à la tête et l'encolure d'un équidé, se dressant au-dessus de nuages. Elle s'est formée à partir de l'effondrement d'un nuage interstellaire et brille parce qu'elle est éclairée par une étoile chaude proche.
Le JWST, bijou d'ingénierie posté au point Lagrange 2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre, se concentre sur une partie de la crinière d'une largeur d'environ 0,8 année-lumière. Grâce à ses instruments observant l'Univers en infrarouge, il révèle des détails ne pouvant être vus par d'autres télescopes.
Un gigantesque nuage de gaz et de poussières
Ces nouvelles images montrent le haut de la crinière et révèlent pour la première fois les structures plus petites formant le bord de la nébuleuse – une région dynamique.
En bas de l'image, les nuages bleus éthérés sont remplis d'une variété de matériaux tels que de l'hydrogène, du méthane et de la glace d'eau. Les traînées de couleur rouge qui s'étendent au-dessus de la nébuleuse principale représentent de l'hydrogène atomique et moléculaire.
Dans cette zone – connue sous le nom de région de photodissociation – la lumière ultraviolette émise par de jeunes étoiles massives situées à proximité crée une région de gaz et de poussière essentiellement neutre et chaude entre le gaz entièrement ionisé (situé au-dessus) et la nébuleuse (située en dessous). Ce rayonnement UV influence fortement la chimie de cet endroit et constitue une source de chaleur importante.
Les nuages de gaz entourant la tête de cheval se sont déjà dissipés, mais le pilier en saillie est constitué d'épais amas de matériaux plus difficiles à éroder. Dans environ 5 millions d'années, cette structure se sera aussi désintégrée, selon les scientifiques.
Parsemées à l'arrière-plan, il est possible de distinguer de lointaines galaxies, comme sur de nombreuses images envoyées par Webb.
Ces observations ont permis aux astronomes de mieux comprendre comment ces nuages de poussière émettent et bloquent la lumière, ainsi que de mieux appréhender la "forme multidimensionnelle" de la nébuleuse, selon un communiqué de la NASA.
Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Astronomy & Astrophysics.
Stéphanie Jaquet et l'ats