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La sonde Voyager 1 envoie à nouveau des données sur Terre

La sonde Voyager 1 – représentée ici par une vision d'artiste – voyage dans l'espace interstellaire, soit l'espace entre les étoiles, dans lequel elle est entrée en 2012. [NASA - JPL-Caltech]
La sonde Voyager 1 envoie à nouveau des données sur Terre / Le Journal horaire / 27 sec. / le 23 avril 2024
La sonde Voyager 1, l'objet créé par l'être humain le plus éloigné de la Terre, a transmis des données lisibles pour la première fois depuis cinq mois, a déclaré lundi la NASA. Une solution ingénieuse a été mise en place.

La sonde, qui se trouve à environ 24 milliards de kilomètres de nous, n'envoyait plus de données scientifiques et techniques fiables sur son état depuis le 14 novembre dernier, a expliqué l'agence spatiale américaine. Les responsables de la mission avaient toutefois pu déterminer que l'engin recevait toujours leurs commandes et fonctionnait normalement.

Les équipes du Jet Propulsion Laboratory de la NASA ont réussi à déterminer que le problème provenait d'une puce, le FDS (Flight Data Subsystem), de l'un des trois ordinateurs de bord chargés de mettre en forme les données scientifiques et techniques avant de les envoyer vers la Terre.

>> Deux sondes à 24 milliards de kilomètres de nous : Les sondes Voyager 1 et 2 – lancées respectivement les 5 septembre et 20 août 1977 – se trouvent à l'extérieur de l'héliosphère, la région qui entoure le Soleil, après laquelle commence l'espace interstellaire. Leur mission est d'étendre l'exploration du Système solaire plus loin que le voisinage des planètes extérieures jusqu'aux limites extérieures de la sphère d'influence de notre étoile, et peut-être au-delà. [NASA - JPL-Caltech]
Les sondes Voyager 1 et 2 – lancées respectivement les 5 septembre et 20 août 1977 – se trouvent à l'extérieur de l'héliosphère, la région qui entoure le Soleil, après laquelle commence l'espace interstellaire. Leur mission est d'étendre l'exploration du Système solaire plus loin que le voisinage des planètes extérieures jusqu'aux limites extérieures de la sphère d'influence de notre étoile, et peut-être au-delà. [NASA - JPL-Caltech]

45 heures pour communiquer

Une solution ingénieuse a été mise en place vu l'incapacité de réparer la puce de cette sonde lancée il y a plus de 46 ans: le code affecté a été divisé en sections puis déplacé ailleurs dans la mémoire du FDS – trop grand pour les emplacements à dispositions –, le 18 avril.

Et là, il a fallu attendre 45 heures pour savoir si la manœuvre avait fonctionné: il faut environ 22 heures et demie à un signal radio pour parcourir la distance à laquelle se trouve Voyager 1 et autant de temps pour lui de revenir sur Terre. Ce n'est donc que le 20 avril que l'équipe de vol de la mission a reçu des nouvelles du précieux vaisseau spatial: la modification avait fonctionné et, pour la première fois en cinq mois, elle a pu vérifier l'état de santé de l'engin.

La NASA continuera à mettre en œuvre cette même solution pour récupérer les données scientifiques. L'agence n'a pas pu déterminer la cause du problème: il est possible que la puce ait été touchée par une particule énergétique cosmique ou qu'elle soit simplement usée au bout de ses 46 ans d'utilisation.

Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2 – qui continue à fonctionner normalement – sont les seules sondes à naviguer dans l'espace interstellaire et sont les engins spatiaux les plus anciens et les plus éloignés de l'Histoire (lire encadré). Elles emportent à bord des enregistrements de sons et d'images de notre Terre sur des plaques en or et en cuivre. Avant de s'aventurer dans l'espace entre les étoiles, toutes deux ont survolé Saturne et Jupiter; Voyager 2 a également survolé Uranus et Neptune.

La pochette du disque d'or des sondes Voyager 1 et 2 avec ses instructions extraterrestres. [NASA - JPL]
La pochette du disque d'or des sondes Voyager 1 et 2 avec ses instructions extraterrestres. [NASA - JPL]

Stéphanie Jaquet et l'ats

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Des investigations scientifiques interstellaires

Cinq équipes de recherche scientifique participent actuellement à la mission Voyager qui comprend ces deux sondes.

Les scientifiques collectent et évaluent des données sur l'intensité et l'orientation du champ magnétique du Soleil, la composition, la direction et les spectres d'énergie des particules du vent solaire et des rayons cosmiques interstellaires, l'intensité des émissions radio censées provenir de l'héliopause – au-delà de laquelle se trouve l'espace interstellaire – et la distribution de l'hydrogène dans l'héliosphère externe.

>> L'historique de la mission Voyager: une timeline illustrée de la NASA

Voyager 1 filme Jupiter du 6 janvier au 3 février 1979

Ce petit film enregistre l'approche de Voyager 1 pendant une durée de plus de 60 jours de Jupiter: la sonde est alors passée de 58 millions de kilomètres à 31 millions de kilomètres en direction de la cinquième planète du Système solaire. 

Remarquez les différences de vitesse et de direction entre les différentes zones de l'atmosphère. L'interaction des nuages et des tempêtes atmosphériques montre à quel point l'atmosphère jovienne est dynamique.