Modifié

La Suisse et l'Europe anticipent une potentielle pandémie de grippe aviaire en achetant des vaccins

La grippe aviaire refait une apparition au niveau mondial. [Keystone/EPA - Raminder Pal Singh]
Un rebond du Covid-19 à l’origine d’un doublement des passages aux urgences en France? Interview d’Antoine Flahaut / Le 12h30 / 4 min. / le 18 juin 2024
L'Europe et la Suisse prennent les devants face à la menace de transmission de la grippe aviaire à l'humain. Alors que plusieurs nouveaux cas ont été rapportés aux Etats-Unis, au Mexique et en Australie, les autorités sanitaires ont conclu des contrats pour réserver des vaccins en cas de pandémie.

La Commission européenne a d'ores et déjà conclu un contrat-cadre pour l'achat de plus de 600'000 doses auprès de Seqirus, le seul laboratoire autorisé à produire des vaccins en Europe pour lutter contre la forme humaine de la grippe aviaire provoquée par les souches H5.

Les premières doses seraient avant tout destinées aux personnes les plus exposées, comme les éleveurs de volailles et les vétérinaires. Mais on pourrait grimper à 40 millions de vaccins en cas de propagation à l'ensemble de la population.

Un contrat discret de l'OFSP

En Suisse, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) indique disposer lui aussi d'un contrat de réservation avec un partenaire industriel, sans pour autant préciser le nombre de doses réservées ni le nom du fabricant.

L'OFSP dit pouvoir s'assurer des capacités de production pour un vaccin destiné à protéger les Suisses et les Suissesses en cas de pandémie.

Pas de risque élevé, mais une vigilance de mise

L'Organisation mondiale de la santé avait signalé début juin un premier cas, au Mexique, de décès humain de grippe aviaire dû à la souche H5N2, avant de préciser le lendemain que ce décès était en réalité "multifactoriel". Et jusqu'ici, aucune propagation d'humain à humain n'a été signalée à travers le monde.

"Aujourd'hui, on n'a pas de risque pandémique élevé vis-à-vis de cette souche puisqu'il n'y a pas de transmission interhumaine", rassure ainsi Antoine Flahaut, directeur de l'Institut de santé globale à l'Université de Genève, mardi dans le journal de 12h30 de la RTS.

"Mais on peut craindre qu'il puisse y en avoir une un jour. On n'en est pas très loin en termes de mutations possibles. La vigilance est donc de mise. C'est pour cela que les autorités prennent les devants", explique-t-il.

>> Lire aussi : "La préparation aux pandémies est dans l’avantage de tous, quels que soient les régimes politiques"

Sophie Iselin/jop

Publié Modifié