Modifié

Laura Tocmacov: "On n'a pas le choix", il faut collaborer avec l'IA

L'invitée de La Matinale - Laura Tocmacov, directrice et fondatrice d’Impact IA
L'invitée de La Matinale - Laura Tocmacov, directrice et fondatrice d’Impact IA / La Matinale / 12 min. / le 9 septembre 2024
L'intelligence artificielle gagne du terrain au travail et pourrait supplanter de nombreux emplois dans un futur proche. Laura Tocmacov, créatrice et directrice d’ImpactIA, souligne que nous n'avons "pas le choix" et qu'il vaut donc mieux "mettre les mains dans le cambouis".

Le problème, constate Laura Tocmacov lundi dans La Matinale de la RTS, est que "le tissu économique ne réalise pas encore tout à fait ce qui est en train de se passer et qu'il réagit un peu lentement par rapport à cette révolution".

Divers postes concernés et surtout les femmes

L'IA générative est en train de remplacer toutes sortes de postes, et non seulement la comptabilité comme on le pensait au début. "On voit qu'elle remplace des postes de middle management, de conseil, d'assistanat, de rédaction, de communication", développe l'invitée de la RTS, qui note que "les postes dits féminisés" sont très concernés. "On ne sait pas encore pourquoi", mais Laura Tocmacov pointe du doigt le fait que les femmes "n'utilisent pas autant l'IA générative" que les hommes.

Les dirigeants d'entreprise manquent de conscience par rapport à l'impact de l'IA (...) Tout le monde devrait chercher à acculturer son entreprise à l'IA

Laura Tocmacov, directrice et fondatrice d’ImpactIA

>> Sur le remplacement des travailleurs pas l'IA, lire également : L'IA aura un impact sur 60% des emplois dans les économies avancées, selon le FMI

Apprendre à collaborer

Pour autant, Laura Tocmacov estime qu'il ne faut pas s'inquiéter "dans le mauvais sens". "Il faut prendre ça en compte et se demander ce qu'on fait avec. Il y a deux pistes: la transition des compétences grâce aux nouveaux métiers qui vont arriver (...) et les compétences de collaboration", soit se demander "comment on collabore avec ces entités non humaines".

Comment rendre nos IA moins racistes et sexistes ? [Pexels]Pexels
Comment rendre nos IA moins racistes et sexistes ? / Le Point J / 13 min. / le 5 septembre 2024

Pour cela, elle préconise de "mettre les mains dans le cambouis", ce qui va permettre de "mettre en place les stratégies pour apprendre à collaborer avec". Or, "aujourd'hui, les dirigeants d'entreprise manquent de conscience par rapport à l'impact de l'IA", remarque Laura Tocmacov. "Tout le monde devrait chercher à acculturer son entreprise à l'IA, car c'est ce qui va lui donner le génie."

 L'IA n'amène aucun nouveau problème de société. Elle ne fait qu'amplifier ceux qu'on n'a pas réglés

Laura Tocmacov, directrice et fondatrice d’ImpactIA

"Qu'on nous l'impose, qu'on le désire ou pas, c'est en train d'arriver (...) On n'a pas le choix", insiste-t-elle. Et l'âge de l'utilisateur ou utilisatrice n'indique en rien qu'il va ou non réussir à s'acculturer. "Je connais des gens qui sont tellement agiles avec de l'IA et qui ont 82 ans, comme des gens de 20 ans qui sont des pives avec", illustre la directrice d’ImpactIA.

IA et inégalités

A l'image de n'importe quelle technologie, l'IA contribue à creuser les inégalités, mais elle "n'amène aucun nouveau problème de société. Elle ne fait qu'amplifier ceux qu'on n'a pas réglés". C'est plutôt "à nous" de mettre en place des moyens de lutter contre les inégalités, appuie Laura Tocmacov.

Il faut donc faire preuve de "curiosité et de résilience" et "prendre l'IA comme quelque chose qui va nous apporter un mieux (...) C'est vraiment entre nos mains et celles du tissu économique", résume-t-elle.

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web: Julie Marty

Publié Modifié