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Le CERN étudie l'infiniment petit depuis 70 ans à Genève

Le CERN souffle ses 70 bougies à Genève
Le CERN souffle ses 70 bougies à Genève / La Matinale / 4 min. / le 27 septembre 2024
Il y a 70 ans que le Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) tente de percer les mystères de l'Univers. Retour sur l'histoire de cet institut international, qui célèbre dimanche sept décennies de découvertes, mais aussi de controverses.

Au début des années 1950, l'Europe se relève à peine de la Seconde Guerre mondiale. La recherche scientifique se porte mal et ses talents partent pour les États-Unis. Mais l'Europe veut, elle aussi, ses accélérateurs de particules. Le Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) est alors créé en 1954 dans la commune genevoise de Meyrin.

A cette époque, le nucléaire fait peur, car le traumatisme de la bombe atomique est vif. "Cela a été presque une catastrophe pour le CERN. On s'est aperçu que des organismes tels que la Croix-Rouge, par exemple, avait peur", se souvient le fondateur du CERN Pierre Roger, dans une archive de la RTS datant de 1986.

>> Ecouter l'interview dans le 12h30 de James Gillies, ancien employé du CERN :

Le CERN va mettre fin à sa collaboration avec la Russie le 30 novembre prochain. [CERN]CERN
Le CERN célèbre 70 ans de recherche scientifique et de collaboration internationale / Le 12h30 / 1 min. / le 29 septembre 2024

"On a réussi à leur faire comprendre qu'il ne s'agissait pas du tout de faire des réacteurs et des bombes atomiques, mais bien des particules de très haute énergie."

La Suisse est choisie pour accueillir ce laboratoire international pour sa localisation au centre de l'Europe et sa neutralité, dans un contexte de Guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS.

>> Réécouter l'émission spéciale de CQFD dédiée aux 70 ans du CERN :

L'équipe de CQFD s'est rendue au CERN pour fêter les 70 ans de l'institution. [CQFD - ©2024 CERN]CQFD - ©2024 CERN
Émission spéciale: les 70 ans du CERN / CQFD / 55 min. / le 15 mai 2024

La découverte du boson de Higgs

En 1957, le premier accélérateur de particules, le synchrocyclotron, est lancé. Il sera suivi d'autres accélérateurs toujours plus grands et puissants, dont la mission est de créer des collisions entre des particules circulant à toute vitesse afin de mieux comprendre la composition de la matière et l'évolution de l'Univers.

>> Voir aussi le 19h30 :

Le CERN fête ses 70 ans, et son rôle tant pour la science que pour la diplomatie est plus que jamais d’actualité
Le CERN fête ses 70 ans, et son rôle tant pour la science que pour la diplomatie est plus que jamais d’actualité / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2024

L'immense LHC, un anneau de 27 kilomètres de long sous terre, est inauguré en 2008. Son lancement est entouré de craintes, une rumeur sur la possible création d'un trou noir qui engloutirait le monde circulant au sujet de la machine. Au final, pas de trou noir, mais une découverte exceptionnelle en 2012: le boson de Higgs.

>> Lire, sur le boson de Higgs : Le boson de Higgs se comporte comme l'avait prédit la théorie

La particule est responsable de la création de la matière après le Big Bang, et donc de la vie. Peter Higgs, un des scientifiques qui avait théorisé son existence, se dit "bouleversé" par cette découverte. "Je n'arrive pas à croire que cela puisse se passer de mon vivant." Décédé en avril dernier, il ne verra pas la suite des recherches sur le boson.

>> Relire : Peter Higgs, Nobel de physique qui a donné son nom à une particule, est mort à 94 ans

Un projet gigantesque

Aujourd'hui, le CERN continue de vouloir percer les mystères de l'Univers. Il ambitionne de construire un nouvel accélérateur de particules de 91 kilomètres de long, le Futur collisionneur circulaire (FCC), dans le sous-sol genevois et français d'ici 2045.

>> Voir à ce sujet :

Le CERN prévoit un nouvel accélérateur géant
Le CERN prévoit un nouvel accélérateur géant / 19h30 / 2 min. / le 5 février 2024

Comme il y a 30 ans, le gigantisme du projet est critiqué. L'impact environnemental et économique suscite des craintes auprès de la population.

Du côté du CERN, on estime que l'humain a besoin d'accroître sa connaissance et de comprendre l'Univers. "Aujourd'hui, cette machine est la seule qui a été identifiée pour répondre à ces interrogations. A partir du moment où l'on comprend le but, [...] on peut accepter qu'il va falloir faire des sacrifices dans [le domaine de l'environnement], qui peuvent être compensés ultérieurement", soulignait en avril dernier Jean-Paul Burnet, ingénieur en charge de l'étude de faisabilité du FCC.

>> Lire plus en détail : L'inquiétude de la population qui vit sur le tracé du futur collisionneur du CERN

Sujet radio: Anouk Pernet

Adaptation web: iar

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