En réalité, notre organe cérébral fonctionne à plein régime. "Le cerveau lui-même est toujours en train de fonctionner. Il bosse à 100%", indique Alexis Hervais-Adelman, professeur assistant au département des neurosciences fondamentales de l'Université de Genève.
Et cela s'observe lors d'analyses scientifiques. "Même à l'état de repos — en demandant à un participant à une étude de ne rien faire dans un scanner IRM, par exemple — l'activité du cerveau est constante. Toutes les zones de celui-ci sont actives une à une. Ceci indique que le cerveau ne s'éteint jamais", précise le chercheur.
Un "recâblage" lorsqu'on apprend
Cette idée d'utilisation à 10% contient implicitement une autre, celle d'un fort potentiel de développement cérébral. Ne nous reste-t-il pas 90% à exploiter? Avec le bon entraînement ou le bon traitement, nous pourrions devenir des super-humains. Mais cet espoir mégalomane s'envole lorsqu'on sait que nous sommes déjà en permanence au maximum...
Cela dit, cela ne signifie pas pour autant que notre cerveau fonctionne constamment de la même manière et qu'il est incapable de se transformer.
"Lorsque nous apprenons quelque chose, cela change la façon dont il est organisé. Ce qu'il consomme ne change pas. La question de comment on peut faire davantage est plutôt en lien avec la plasticité même du cerveau, c'est-à-dire comment sont organisés les réseaux neuronaux. Comment ce câblage se refait en fonction de l'expertise que nous développons grâce à l'apprentissage ou en exerçant une certaine capacité. Une fois recâblé, le cerveau continue à fonctionner à 100%. En revanche, ce qu'il peut faire devient différent en fonction des réseaux qu'il a développés", explique Alexis Hervais-Adelman.
Sujet TV: Camille Rivollet
Texte web: Antoine Michel