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Le lien entre une mauvaise note au Nutri-Score et le risque de maladies cardiovasculaires démontré

Le système de classement des aliments Nutri-score comporte une échelle allant de A à E. [RTS]
Plusieurs marques ont décidé de retirer le nutri-score de leur emballage / La Matinale / 1 min. / le 12 septembre 2024
Une nouvelle étude publiée mercredi confirme le lien entre la consommation d'aliments mal notés au Nutri-Score et un risque accru de maladies cardiovasculaires. Malgré cela, le label coloré reste dans le collimateur des lobbies agroalimentaires.

L'étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a suivi près de 350'000 personnes pendant 12 ans dans sept pays européens utilisant le Nutri-Score. Elle a été menée par trois organismes français de recherche scientifique publique, deux universités et le Centre international de recherche sur le cancer.

Elle confirme un lien entre une consommation d'aliments moins bien classés au Nutri-Score et une hausse des maladies cardiovasculaires. Ces pathologies, incluant infarctus, AVC et hypertension, sont la première cause de mortalité en Suisse et en Europe occidentale.

Un système abandonné par plusieurs enseignes

Plusieurs entreprises ont pourtant décidé de retirer ce label de leurs produits. Ainsi, récemment, le géant français de l'agroalimentaire Danone, a annoncé qu'il retirerait le Nutri-Score de ses yogourts à boire. Cette décision fait suite à la mise à jour du mode de calcul du Nutri-Score qui a durci les critères de notation. En conséquence, les yogourts à boire Danone sont passés de la note B à la note D, car ils sont désormais considérés comme des boissons et non plus comme des aliments, ce qui implique une assimilation différente par le corps.

En Suisse, d'autres entreprises telles que Migros et le groupe Emmi ont également abandonné ce système de notation. Elles ont justifié leur décision en expliquant que le Nutri-Score est coûteux à mettre en place, qu'il défavorise certains produits et qu'il est mal compris par les consommateurs.

>> Relire : Migros décide d'abandonner le Nutri-Score, jugé trop coûteux

Or, pour Serge Hercberg, professeur de nutrition à l'Université Sorbonne Paris-Nord et concepteur du Nutri-Score, ce retour en arrière est très regrettable. "Il est anormal, compte tenu des preuves scientifiques accumulées, que les consommateurs n'aient pas accès à cette information cruciale pour leur santé (...) Maintenant, les consommateurs sauront que quand il n'y a pas sur ces marques le Nutri-Score, cela veut dire que vraisemblablement ces marques ont des choses à cacher", explique-t-il jeudi dans La Matinale.

>> Ecouter l'interview de Serge Hercberg dans La Matinale :

Nutri-score. [Keystone/DPA - Christophe Gateau]Keystone/DPA - Christophe Gateau
Une étude prouve la pertinence du Nutri-score: interview de Serge Hercberg / La Matinale / 1 min. / le 12 septembre 2024

Label gratuit

Face à ces critiques, le Comité scientifique international du Nutri Score rappelle que le mode de calcul est mis à jour tous les cinq ans en fonction des progrès scientifiques et des nouveautés du marché agroalimentaire. Il précise aussi que le Nutri-Score est un label gratuit et sans frais de certification et que de nombreuses entreprises le soutiennent. 

Le Nutri-Score reste un système d'étiquetage volontaire en Suisse, soutenu par la Confédération. Selon l'Office fédéral de la sécurité alimentaire, 100 entreprises, dont Nestlé, l'utilisaient en septembre, pour près de 10'000 produits. Malgré l'opposition de certains groupes d'intérêt, ce système continue de gagner du terrain comme outil de santé publique.

Sujet radio: Foued Boukari

Adaptation web: itg/hkr

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