"Alors que je me trouve à l'aube d'un nouveau chapitre de ma vie, les défis et les succès de la formation de base des astronautes m'inspirent beaucoup d'humilité", a déclaré Marco Sieber dans un communiqué de presse de l'ESA.
"Je suis prêt à participer à l'effort collectif d'exploration de notre Univers au profit de la vie sur Terre et des générations futures, ainsi qu'à contribuer à la participation de la Suisse à l'émergence, à la consolidation et à l'expansion de la coopération spatiale européenne", ajoute-t-il.
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Le Bernois, âgé de 35 ans, a reçu son diplôme à l'issue d'une formation de base d'un an au Centre des astronautes de l'ESA à Cologne: "Devenir astronaute a toujours été un rêve pour moi, mais pas vraiment un rêve réaliste", a-t-il dit après la réception du papier. Lorsqu'il a appris que cette possibilité existait, il s'y est consacré entièrement. Originaire de Kirchberg, dans le canton de Berne, il a été sélectionné avec quatre autres personnes, parmi 22'500 candidates et candidats, pour le stage de formation d'astronaute.
"C'est un moment historique pour l'Europe spatiale", a déclaré le directeur général de l'ESA Josef Aschbacher lors de la cérémonie de certification des nouvelles et nouveaux astronautes. Marco Sieber n'est que le deuxième que la Suisse ait jamais eu après Claude Nicollier: l'astrophysicien et pilote militaire avait effectué quatre vols à bord de la navette spatiale américaine, le dernier en 1999. Il avait notamment aidé à la réparation du télescope spatial Hubble.
Durant leur formation, les astronautes ont d'abord dû étudier la théorie. "L'objectif était d'acquérir des connaissances de base en biologie, médecine, physique et technique", a expliqué Marco Sieber. Un cours de photographie faisait également partie du cursus. Elles et ils ont aussi eu des cours de plongée pour apprendre à se déplacer en dehors de la station spatiale, par exemple pour des travaux de réparation. Un entraînement physique était également au programme au moins trois fois par semaine.
Apprentissage du russe
Les apprentis astronautes ont en outre appris le russe, une langue indispensable pour les travaux dans la partie russe de l'ISS et pour les échanges avec leurs collègues.
Le responsable de la formation et astronaute Alexander Gerst a baptisé la nouvelle classe d'astronautes "Hoppers", soit kangourou ou sauterelle. "Aller dans l'espace est une chose sérieuse, il faut avoir le temps de s'amuser un peu", a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
Le nom de "Hoppers" a notamment été choisi en référence à l'astronaute australienne Katherine Bennell-Pegg, qui a suivi la formation de base avec les astronautes européens. Mais aussi parce que les apprentis ont fait plusieurs fois par jour des allers-retours entre la salle d'entraînement et les bureaux.
L'ISS pour destination
Entre 2026 et 2030, ces astronautes en provenance d'Europe partiront en mission vers la Station spatiale internationale (ISS) pour y mener des expériences scientifiques, a-t-on appris lors de la cérémonie.
Outre Marco Sieber, les nouvelles personnes diplômées de l'ESA sont Sophie Adenot (France), Pablo Álvarez Fernández (Espagne), Rosemary Coogan (Royaume-Uni), Raphaël Liégeois (Belgique). Ce dernier a également un lien avec la Suisse: il a travaillé comme neuroscientifique à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et à l'Université de Genève.
Avec l'achèvement de la formation de ces astronautes-ci, le corps de l'ESA compte désormais onze personnes issues de huit pays.
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sjaq et l'ats
L'ESA, la porte d'accès de l'Europe à l'espace
L'Agence spatiale européenne est une organisation intergouvernementale créée en 1975: selon ses propres mots, sa mission "consiste à œuvrer au développement des capacités spatiales de l'Europe en veillant à ce que les investissements dans le secteur spatial bénéficient aux citoyennes et citoyens européens et du monde entier".
L'ESA compte vingt-deux États membres : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. La Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie et la Slovénie sont membres associés. Le Canada participe à certains programmes de l'ESA au titre d'un accord de coopération.
L'ESA coopère avec l'UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus, ainsi qu'avec EUMETSAT pour le développement de missions météorologiques.