Les nanoparticules perturberaient le développement de l'embryon lors d'une grossesse
Les scientifiques ont prélevé des échantillons de placenta chez plusieurs femmes après leur accouchement. Selon l'étude, la présence de nanoparticules perturbe la production de substances messagères, responsable de la formation du réseau sanguin du fœtus.
"Les embryons sont très vulnérables et si ces particules ne sont pas forcément toxiques chez l' adulte, elles peuvent l'être pour un fœtus chez qui les organes sont en train de se développer", explique Tina Bürki, chercheuse à l'EMPA (Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche).
Un effet cocktail
"Quand les tissus sont exposés, la diffusion de messages entre la mère et le bébé est perturbée. Il y a un effet cocktail. Il a un réel impact sur ce processus important qui correspond à la croissance des vaisseaux sanguins", souligne Tina Bürki.
Les premiers résultats ne montrent en revanche aucun effet sur le système nerveux. D'autres analyses seront menées pour définir quels autres troubles pourraient être indirectement déclenchés par le transfert de ces nanoparticules de la mère au bébé.
Il reste à éclaircir comment les nanoparticules agissent sur l'enfant à naître. "Nous savons déjà que la barrière placentaire retient de nombreuses nanoparticules ou du moins retarde leur transport vers l'embryon", explique Tina Bürki. Mais des dommages aux tissus fœtaux sont tout de même visibles, même lorsqu'aucune particule n'a été détectée dans le fœtus. La chercheuse de l'Empa et son équipe tentent à présent de percer le mystère de cet effet à distance des nanoparticules.
Sujet Radio: Sophie Iselin
Adaptation web: Julie Liardet