Une équipe de l'Université de Berne a tenté de percer le mystère de l'origine évolutive du comportement empathique. Des études antérieures avaient montré que des rats de laboratoire sont capables de libérer des congénères d'un tube dans lequel ils avaient été enfermés. Certains y ont vu la preuve que les animaux peuvent aussi éprouver de la compassion.
Dans une nouvelle étude, un groupe de recherche du département d'écologie comportementale de l'alma mater bernoise a tenté de préciser les avantages que peut présenter la libération d'un congénère: soit de futures possibilités de coopération dans la recherche de nourriture, soit le soutien à des proches parents.
Les résultats de l'étude, publiée dans la revue iScience, montrent que les rats qui ont été libérés par un congénère ont coopéré avec ce dernier lors de la recherche de nourriture qui a suivi. La parenté entre les animaux en revanche n'a joué aucun rôle.
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Principe de réciprocité
"Cela montre que le principe de réciprocité peut encourager un comportement coopératif même en cas de prestations différentes", explique Sacha Engelhardt, premier auteur de l'étude, cité mercredi dans un communiqué de l'Université de Berne.
Un grand nombre d'exemples de comportement coopératif étudiés jusqu'à présent laissent supposer que la coopération dans le règne animal a lieu en premier lieu entre animaux apparentés. Mais ici, les résultats montrent que la parenté n'a pas d'influence significative.
Ces nouvelles découvertes confirment donc l'hypothèse selon laquelle la volonté de coopérer dépend en général davantage de l'expérience sociale antérieure que des gènes partagés, selon les auteurs. Vraisemblablement, le comportement empathique est encouragé par la sélection naturelle et a donc une base biologique, ce qui suggère aussi qu'il n'est pas l'apanage de l'espèce humaine.
ats/sjaq