Le cancer est indéniablement complexe, chaque tumeur répondant à des thérapies différentes. C'est également le cas des lymphomes, un type de cancer du sang qui prend naissance dans les lymphocytes, un sous-groupe de cellules immunitaires qui aident à combattre les infections.
Les méthodes traditionnelles pour tester l'efficacité des thérapies contre le lymphome sont limitées, a indiqué mercredi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dans un communiqué.
Des avatars tumoraux
Récemment, des scientifiques ont commencé à développer des "avatars tumoraux", de nouveaux systèmes permettant de conserver des cellules ou des échantillons de tissus en dehors du corps du patient, soit ex vivo. Cependant, il était difficile de conserver la structure et la composition cellulaire d'origine des lymphomes.
Albert Santamaria-Martínez et Elisa Oricchio, à l'EPFL, en collaboration avec des collègues du CHUV et de l'Université de Lausanne, présentent maintenant dans la revue Nature Communications un modèle plus avancé appelé "lymphomoïdes".
Un environnement spécifique permet de maintenir des fragments de tissu de lymphome ex vivo pendant plusieurs jours. Dans ces conditions, l'architecture, la diversité cellulaire et le microenvironnement de la tumeur ont pu être préservés.
Tests de médicaments
Les scientifiques ont collecté 27 échantillons de lymphomes humains et ont démontré, à l'aide d'analyses basées sur l'imagerie et de profils moléculaires spatiaux, que les lymphomoïdes conservent les caractéristiques phénotypiques et moléculaires des tumeurs d'origine.
Cela a permis d'examiner la façon dont les échantillons réagissaient à différents médicaments. Ces réactions reflétaient étroitement les réponses cliniques des patientes et patients dont les échantillons de tissus ont été utilisés.
Ces recherches suggèrent par conséquent que les lymphomoïdes peuvent servir d'outil fiable pour prédire la réponse individuelle à des traitements spécifiques. Ils offrent un nouveau moyen prometteur de personnaliser le traitement du cancer, note l'EPFL.
En outre, ils pourraient également être utilisés dans le cadre d'essais cliniques pour tester de nouvelles thérapies anticancéreuses et explorer la dynamique complexe entre les cellules tumorales et les cellules immunitaires au cours du traitement.
ats/sjaq