Selon MétéoSuisse, le modèle baptisé "ICON" reproduit la topographie complexe de la Suisse avec plus de précision que celui utilisé jusqu'à présent. C'est particulièrement important pour l'espace alpin, où se produisent souvent des événements locaux tels que des orages et des vents de montagne ou de vallée.
Le modèle divise la surface de la Suisse et des pays limitrophes en triangles et l'atmosphère au-dessus en plusieurs couches. Pour chacun de ces segments, des données de stations de mesure par radar et au sol sont introduites.
Les prévisions météo constituent la base de décision pour sauver des vies
Sur cette base, ICON calcule les modifications de l'atmosphère pour les heures et les jours à venir au moyen d'une simulation informatique. Le nouveau modèle utilise le superordinateur "Alps" du Centre national de calcul scientifique (CSCS) à Lugano et Lausanne, avec qui MétéoSuisse collabore de longue date.
"Il ne s'agit pas seulement de prévoir le temps pour la baignade, mais bien plus de sécurité", a indiqué Christof Appenzeller, directeur de MétéoSuisse, mardi devant la presse à Zurich. "Les prévisions météo constituent la base de décision pour sauver des vies, par exemple pour informer les autorités à temps quand il s'agit de fermer des routes", a-t-il ajouté.
Collaboration internationale
Par rapport à son prédécesseur COSMO, ICON peut modéliser de manière plus détaillée certaines régions. Il peut en outre être utilisé pour des simulations météorologiques et climatiques aussi bien régionales que mondiales. Enfin, il facilite l'intégration de nouvelles connaissances scientifiques et de progrès technologiques.
ICON est le résultat d’une collaboration avec des partenaires internationaux. Parmi eux figurent le Centre allemand de calcul climatique, le Service météorologique allemand, l'Institut de technologie de Karlsruhe et l'Institut Max Planck de météorologie,
Des prévisions de meilleure qualité
Cette nouveauté débouche sur des prévisions météorologiques et des projections climatiques de meilleure qualité dont profiteront aussi bien la communauté de recherche que la société, dans des secteurs économiques critiques tels que l'agriculture, l'énergie ou la protection contre les catastrophes.
Le nouveau modèle météorologique calcule quatre fois par jour 21 prévisions avec une maille spatiale de 2,1 km pour les cinq prochains jours et huit fois par jour 11 prévisions avec une maille de 1 km pour les 33 prochaines heures.
"Tout dépend du type d'événement"
Interrogé mardi dans Forum, Adrien Michel, météorologue à MétéoSuisse explique que ce modèle permettra, certes, de meilleurs résultats mais que la part d'incertitude ne pourra pas être complètement écartée, notamment au niveau local.
"Tout dépend du type d'événement. Si on prend par exemple l'événement de La Chaux-de-Fonds, ça reste très local et donc extrêmement dur à prévoir. Par contre, globalement, on aura de meilleurs résultats, avec une meilleure estimation de l'incertitude (...) Ce qui devrait, à terme, permettre une meilleure prévision sur les événements extrêmes".
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ats/kkub