Invité dimanche dans l'émission de Forum, Laurent Vaucher, médecin associé au service d'urologie des HUG, explique que l'infertilité est une problématique qui concerne le couple dans son ensemble. "L'investigation de l'homme s'inscrit ainsi dans une démarche globale d'évaluation de l'infertilité", précise-t-il.
Lorsqu'un couple n'a pas de grossesse après un an de rapports sexuels non protégés, on parle d’infertilité. Cependant, il est recommandé aux couples dont la femme approche les 40 ans de consulter plus rapidement.
Les causes de l'infertilité masculine
Les causes de l'infertilité masculine sont variées: malformations congénitales comme la non-descente des testicules, anomalies anatomiques, déséquilibres hormonaux, effets toxiques de certains médicaments, infections et causes génétiques.
"Certaines causes sont corrigibles, d'autres non", précise le spécialiste. Malheureusement, dans un cas sur deux, l'infertilité masculine ne peut être expliquée, et l'on pense généralement à une origine génétique.
Il existe une catégorie d’hommes qui, malgré une éjaculation normale, n'ont aucun spermatozoïde. Cela représente 10% des hommes infertiles
Pour former un spermatozoïde mature, il faut 72 jours et environ 2300 étapes, chaque étape étant codée par un gène différent. Aujourd'hui, on n'en connaît qu'approximativement 300 ou 400. "Il y a assez peu de recherches effectuées dans ce domaine", ajoute Laurent Vaucher.
La fécondation in vitro (FIV) est un traitement très efficace pour l’infertilité masculine. En raison de son succès, la plupart des recherches antérieures ont donc été interrompues.
Les limites des traitements actuels
Malgré les traitements disponibles, 10% des hommes infertiles n'ont aucun spermatozoïde, ceci malgré une éjaculation normale. Dans ce cas, le médecin explique qu'avec certaines techniques chirurgicales, on peut essayer de prélever des spermatozoïdes à l'intérieur du testicule. "Mais parfois on ne trouve rien. Et même lorsque l'on en trouve, la fécondation in vitro ne fonctionne pas toujours", ajoute-t-il.
Pour conclure, il affirme que des habitudes de vie comme manger dans des fast-foods, le tabagisme et certaines pathologies comme le diabète peuvent compliquer l'infertilité masculine. Bien qu'une meilleure hygiène de vie puisse améliorer la qualité de la fertilité, il n'est pas nécessaire de faire des changements drastiques pour observer des améliorations.
Propos recueillis par: Valentin Emery et Mehmet Gultas
Adaptation web: Miroslav Mares