L'idée de Pint of Science est simple: des scientifiques rencontrent le grand public dans un bar, un café, un espace publics ou, à l'origine, dans un pub, puisque le festival est né au Royaume-Uni en mai 2013 sous l'impulsion d'une communauté estudiantine de recherche de troisième cycle et postdoctorale.
Aujourd'hui, ce sont plus de 400 villes dans 25 pays qui participent simultanément à ces trois jours célébrant la vulgarisation scientifique, du 13 au 15 mai. En Suisse, douze cités proposent un programme en français, anglais et allemand suivant les événements.
"Etanchez votre soif de savoir", annonce le slogan du festival. Les scientifiques viennent partager des recherches récentes dans différentes catégories, que ce soit "des atomes aux galaxies" (physique, chimie, mathématiques, astronomie) ou en rapport avec notre esprit (neurosciences, psychologie, psychiatrie), notre corps (médecine, biologie humaine, santé), notre société (droit, histoire, politique, langages), notre planète (géosciences, botanique, zoologie), et la technologie (robotique, informatique, ingénierie). Chercheuses et chercheurs parlent en général pendant cinq à vingt minutes, puis le public peut poser des questions.
Un exercice "très important"
"C'est un exercice qui n'est pas évident, surtout quand on reste dans son environnement scientifique, mais c'est très important de réussir à le faire pour, justement, rendre ce type de connaissances accessibles au plus grand nombre", remarque Fanny Krebs, chargée de recherche au département d'oncologie du CHUV, interrogée lundi dans le 12h30 de la RTS.
Pour elle, l'expérience est très enrichissante: "Cela change des conférences plus conventionnelles, vues comme poussiéreuses. L'atmosphère est relax et accessible." La chercheuse spécialisée dans la bioinformatique appliquée à l'oncologie de précision estime que le public est très réceptif, posant des questions intéressantes et pertinentes: "C'est un point de vue qui est différent. Et ça nous permet aussi de repérer les aspects qui pourraient être précisés. Ça nous bouscule dans le bon sens. Il y a des choses qui sont difficiles et pourtant le public, même sans compétence scientifique, est très curieux et très intéressé par ce genre d'événement", détaille-t-elle.
En sortant des laboratoires pour aller dans les bars, la scientifique se réjouit de voir que tout le monde peut se sentir "à sa place, avec un verre", comme au spectacle.
Pint of Science propose également des tours de villes et des activités en ligne telles que l'écoute de podcasts et des "shots de Science", sous la forme de petites vidéos.
Interview radio: Manuela Salvi
Article web: Stéphanie Jaquet