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Quand l'IA veut s'immiscer dans notre intimité pour devenir surpuissante

CTRL+Z - OpenAi et Google développent des IA plus émotives et empathiques
CTRL+Z - OpenAi et Google développent des IA plus émotives et empathiques / La Matinale / 4 min. / le 17 mai 2024
Les annonces et les innovations se multiplient dans le domaine des IA génératives pour le grand public. Traduction en direct, prise de rendez-vous et recherche d’information intimes, ces nouvelles technologies promettent d'améliorer notre quotidien, mais soulèvent des questions cruciales sur la vie privée.

L'intelligence artificielle transforme radicalement nos assistants personnels. Cette semaine, les grandes entreprises de la Silicon Valley ont d'ailleurs multiplié les annonces. Google et OpenAI ont dévoilé leurs derniers modèles d'IA.

Google a présenté une version améliorée capable de retrouver des informations personnelles, comme le numéro de plaque d'une voiture, en zoomant sur une photo de votre compte personnel. Cette IA peut également fouiller dans vos documents ou emails pour trouver des informations pertinentes.

Ces nouvelles technologies s'étendent d'aillerus bien au-delà de la réponse à des questions. Elles agissent pour vous. C’est la grande promesse du moment. Par exemple, elles peuvent planifier des voyages sur mesure en analysant votre comportement et vos goûts.

Se rapprocher d'une conversation humaine

De son côté, OpenAI, créateur de ChatGPT, a lancé la version GPT-4o. Elle promet une interaction plus fluide et naturelle, se rapprochant d'une conversation humaine. A partir du smartphone, cette IA peut même jouer le rôle de traducteur en temps réel ou écouter une réunion pour en faire un résumé. Dans le même temps, l’entreprise Anthropic fondée par des anciens d’OpenAI a mis son modèle Claude 3 à disposition des Européens.

Après avoir envahi les entreprises, pour automatiser des tâches administratives, les IA génératives arrivent dans votre quotidien. Les géants technologiques se creusent la tête pour lui trouver une utilité et nous faire tous passer à la caisse pour un abonnement.

Un marché gigantesque que Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp, ne veut pas laisser filer. Son Meta AI est actuellement disponible dans 13 pays anglophones. L’assistant répond aux questions, reformule des textes ou génère des images. On la trouve également dans les lunettes de soleil Meta/Ray-Ban. Ici, l’IA comprend ce qui se passe autour de vous, en direct. Elle peut sous-titrer des conversations ou vous raconter l’histoire d’un monument.

Alors que les innovations redéfinissent les frontières de ce que l'intelligence artificielle peut accomplir, elles soulèvent également des questions cruciales sur l'intimité et la responsabilité.

Un accès total

Pour qu’elle fonctionne parfaitement dans notre quotidien, l’IA générative a besoin d’un accès toutes nos données… même les plus intimes. Il ne faut rien lui cacher. Elle peut lire tous les mails, avoir accès à toutes les données de santé de nos montres ou regarder toutes nos photos. L’IA devient une confidente.

On va confier également de plus en plus de tâches à ces robots: prise de rendez-vous, gestion du planning, interaction avec des humains en notre nom. Cette délégation implique une responsabilité. Mais de qui? De nous? Du fabricant? Du créateur de l’algorithme? La question trotte dans la tête de plus en plus de législateurs à travers le monde.

Car ces IA génératives hallucinent encore. Elles inventent des informations. La précision et la fiabilité ne sont pas encore au rendez-vous. Pour l’instant, il reste indispensable de passer derrière elles et de vérifier le travail. L’IA complétement autonome n’est pas encore là.

>> Les précisions de Pascal Wassmer sur les nouveaux modèles d'intelligence artificielle :

Google et OpenAI présentent les nouveaux modèles d’intelligence artificielle qui pourraient nous assister
Google et OpenAI présentent les nouveaux modèles d’intelligence artificielle qui pourraient nous assister / Forum / 4 min. / le 15 mai 2024

Pascal Wassmer

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De nouvelles recommandations américaines pour légiférer sur l'IA

Un groupe de sénateurs américains des deux bords a présenté mercredi ses recommandations pour encadrer l'intelligence artificielle (IA), alors que l'Union européenne a adopté cette année une loi sur cette technologie que les géants du secteur déploient à grande vitesse.

Dans une longue feuille de route, le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer et trois autres sénateurs détaillent les priorités pour que les Etats-Unis favorisent une innovation qui bénéficie à la recherche dans la santé ou la protection de l'environnement, tout en protégeant le public des risques, comme la perte d'emplois.

Ils appellent l'Etat à dépenser quelque 32 milliards de dollars en recherche et développement dans l'IA, pour rester à la pointe du secteur. Selon la feuille de route, des projets de loi sur la défense et la promotion de l'innovation en matière d'IA seront également étudiés, même s'il pourrait s'agir de modifications apportées à des lois existantes.

Washington semble vouloir éviter une législation globale sur tous les enjeux liés à cette technologie, contrairement à la loi européenne sur l'IA adoptée à Bruxelles. Mais pour Evan Greer, directrice de l'ONG Fight for the Future, la feuille de route des sénateurs passe à côté des vrais enjeux, tels que l'impact de l'IA sur les droits humains. "On dirait que cela a été écrit par les lobbyistes" de la tech, a-t-elle réagi. (afp)