Quand l'intelligence artificielle prend le contrôle de la souris
L'entreprise Anthropic franchit une nouvelle étape dans le développement de l'intelligence artificielle. Son assistant "Claude" peut désormais utiliser un ordinateur comme le fait un être humain. Une innovation qui soulève autant d'espoirs que de questions.
Une IA aux commandes de l'ordinateur: l'intelligence artificielle Claude, développée par Anthropic, peut désormais contrôler un ordinateur de manière autonome, sur une simple demande par texte. Elle déplace le curseur de la souris, clique sur des boutons et tape du texte comme le ferait un humain.
Cette technologie, baptisée "computer use", permet à l'IA d'effectuer les actions demandées, comme de remplir automatiquement des formulaires en allant chercher les informations nécessaires dans des fichiers Excel ou sur internet.
Des capacités encore limitées
Les premiers tests révèlent cependant certaines limitations. L'IA peine encore avec des actions basiques comme faire défiler une page ou zoomer. Le service est également payant, avec une facturation à la tâche.
Plus préoccupant, la documentation technique mentionne que l'IA peut parfois suivre des instructions trouvées dans les images ou sur les sites web, même si elles contredisent les demandes de l'utilisateur.
Des risques pour la sécurité
Cette innovation soulève des inquiétudes dans le domaine de la cybersécurité. Des experts craignent que cette technologie puisse être détournée pour automatiser des attaques informatiques ou propager des virus à grande échelle.
Pour limiter ces risques, les tests doivent être effectués dans une machine virtuelle, un environnement virtuel isolé sans accès aux données sensibles de l'ordinateur.
Un changement de paradigme
La vraie rupture n'est pas technique, mais concerne notre rapport à la confiance. Contrairement aux outils traditionnels dont le fonctionnement est prévisible, l'IA générative produit des résultats variables et inexplicables.
Cette situation paradoxale, où les créateurs eux-mêmes appellent à la prudence tout en encourageant l'adoption de leur technologie, pose question sur la confiance que les utilisateurs peuvent accorder à ces nouveaux outils.
Pascal Wassmer
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