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Quand le cerveau apprend du traumatisme des autres pour mieux se réparer

Cerveau [Depositphotos - KostyaKlimenko]
Quand le cerveau apprend du traumatisme des autres pour mieux se réparer / La Matinale / 1 min. / le 6 septembre 2024
Voir son voisin vivre une expérience traumatisante peut nous aider par la suite à mieux nous réparer après un choc similaire. Des neuroscientifiques de l'Université de Lausanne ont pu démontrer ce phénomène et décrypter ce qui se passe dans notre cerveau. Une avancée qui pourrait aider dans le traitement de la dépression.

Si vous observez un ami qui traverse un deuil par exemple, il est fort probable que ça vous aide par la suite, en renforçant votre capacité de résilience. Lorsqu'on apprend de l'expérience vécue par l'autre, on parle de "contagion émotionnelle". Ce phénomène était déjà connu. Le laboratoire des neurosciences fondamentales a pu le démontrer chez la souris en analysant le comportement.

Ce qui se passe dans le cerveau

Mais l'équipe de recherche de l'Unil a été capable ensuite de démontrer ce qui se passait réellement dans le cerveau. Elle a découvert que c'est dans l'habenula, une toute petite structure cérébrale connue pour participer au traitement émotionnel et sensoriel, que ça se passe.

"Par exemple, chez les individus qui présentent des troubles dépressifs, ils vont avoir une hyperactivité de cette structure. Nous, en l'occurrence, nous avons montré chez les souris qu'on pouvait induire de la résilience avec ce modèle de contagion émotionnelle. Notre idée a été de voir ce qui se passait dans cette structure. Et ce qu'on a vu, c'est que pendant la contagion émotionnelle, il y a une libération de la sérotonine, petite molécule chimique, qui va changer l'activité de notre structure neuronale pour diminuer son activité", explique Sarah Mondoloni, post-doctorante, première autrice de la recherche.

La sérotonine, "l'hormone du bonheur", est justement le principe sur lequel repose une grande partie des antidépresseurs. Savoir que la contagion émotionnelle en libère dans cette partie précise du cerveau constitue donc une découverte intéressante. Cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles façons de traiter la dépression, par exemple en affinant déjà les traitements avec les produits existants, médicaments ou thérapies psychédéliques.

Alexandra Richard/fgn

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